La critiqueJe ne sais pas si Michel Gondry a jamais réalisé quelque chose de normal (voir un interview exclusif dans le DVD-magazine DesignFlux n°3) , mais c’est pas avec la Science des rêves qu’il va commencer. Si vous trouviez que Eternal sunshine of a spotless mind (son film précédent) était bizarre, vous n’avez encore rien vu. La Science des rêves est bourrée de scènes oniriques, originales, tordues, absurdes, courbes, inattendues, incroyables, inventives, subjectives, désopilantes… Je pourrai aligner les qualificatifs pendant encore 4 lignes, et ils seraient tous mérités. Tout ceci est mis brillamment en images avec des trucages à l’ancienne (souvent image par image), avec une réelle maestria. Si vous recherchez un imaginaire riche qui rend chaque scène inédite et incroyable, le film est fait pour vous.
Si vous espérez aussi un film complet avec de l’intérêt dedans, vous allez être moins gâté. Car si chaque scène est époustouflante (ou en tout cas un grand nombre), elles ont bien du mal à faire avancer le film, qui n’a d’autre ambition que de raconter une histoire d’amour qui se bouclerait en 20 minutes de pellicules si chaque amoureux n’était pas super compliqué et ne faisait pas à chaque occasion exactement ce qu’il ne fallait pas faire. Je caricature un peu, mais quand enfin le héros va retrouver l’héroïne dans un café, et qu’il décide soudainement (et à tort) qu’en fait elle n’est pas venue, et fait demi-tour sans vérifier, on a vraiment envie de filer des baffes au scénariste.