Hard Candy
Sortie:
27/09/2006
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
1h43 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Hard Candy

par: Arnaud Weil-Lancry

Hard Candy ressemble à s’y méprendre au conte du Petit Chaperon-Rouge… En beaucoup, beaucoup plus trash… Pour son premier film, David Slade ne fait pas dans la dentelle…

L’histoire
Harley et Jeff se sont rencontrés sur Internet… Elle est une ravissante adolescente de 14 ans, et lui, un séduisant trentenaire… Lors de leur première rencontre, les deux jeunes gens se retrouvent dans la demeure de Jeff…

La critique

Bien des éléments de Hard Candy rappellent l’excellent et méconnu Freeway de Matthew Bright avec Kiefer Sutherland et Reese Witherspoon. Sorti il y a un peu moins d’une dizaine d’années, ce thriller interdit aux moins de 16 ans racontait la mésaventure d’une jeune fille aux prises d’un psychopathe, confrontation menant inévitablement à un drame annoncé. Hard Candy reprend une trame assez proche puisqu’il remet face à face une jeune fille et un jeune trentenaire dont les relations vont très vite dégénérer pour s‘enfoncer dans un cauchemar étouffant. Sur fond de pédophilie, de névrose et d’obsession, David Slade réalise avec Hard Candy un film dérangeant et très brutal qui décrit sans juger la dérive d’une relation débutée avec ravissement sur le Net...

L’influence de David Slade est visible dès les premiers instants. Issu du monde du clip, le réalisateur présente une réalisation très crue, presque uniquement constituée d'images fixes et de gros plans. Ces multiples séquences renforcent en permanence l’impression tangible de malaise qui se dégage du film. Ce style épuré agace autant qu’il ravit, permettant toujours plus au spectateur de s’attacher aux personnages en ne perdant jamais une miette de leurs mimiques et de leurs expressions. La fausse gêne de Jeff, les regards évasifs de Hayley… Tous ces petits artifices ne font que concourir à installer une agréable atmosphère de séduction, à peine contrebalancée par l’âge (particulièrement) gênant de la jeune fille. Cette atmosphère feutrée est excellemment mise en évidence par une absence quasi-complète de partition musicale, parti pris étonnant de la part d’un individu issu du monde de la musique et du clip. Bref, tout est soigneusement mis en place jusqu’à un retournement complet transformant Hard Candy en une éprouvante chasse à l’Homme où le chasseur et la proie ne sont pas forcément ceux qu’on croit…
Dans un tel déferlement de violence, Patrick Wilson et Ellen Page sont tout simplement impériaux, et si la jeune fille agace quelque peu par une interprétation surjouée, cela n’altère en rien l’efficacité de son jeu, celui d’une enfant effrayante jouant aux frontières de la Mort et de la Folie. Son rôle extrêmement malsain oppose un miroir sans faille à Patrick Wilson dont la présence envahit l’écran. Le désespoir et la douleur de ce dernier sont palpables à chaque minute qui passe livrée aux mains d’une véritable Erinye dont la haine et la soif de vengeance n'ont d’égal que son goût immodéré pour une torture revêtant les formes les plus démentielles.

Hard Candy est donc une indéniable réussite portée par un duo d’acteurs étonnants et un réalisateur prometteur. Dommage que ce cocktail si réjouissant soit légèrement gâché par des effets un peu pataud et un final à la limite de l’invraisemblable….

Verdict : 7,5/10
Film coup-de-poing poignant et extrêmement violent, Hard Candy est une oeuvre plus que dérangeante. A la succession des images les plus choquantes et les plus éprouvantes, le spectateur ne peut que déclarer forfait…