Azur et Azmar
Sortie:
25/10/2006
Pays:
France
Genre:
Durée:
1h39 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Azur et Azmar

par: Arnaud Weil-Lancry

Moins d’un an après son remarqué Kirikou et les bêtes sauvages, Michel Ocelot frappe à nouveau un grand coup avec Azur et Azmar, véritable conte de fées puisé dans l’imaginaire européen. Une petite merveille pour petits et grands…

L’histoire
Il y a bien longtemps, vivaient deux enfants, un blond, et l’autre, brun, tous deux élevés par une nourrice, mère du second. Brutalement séparés, les enfants se retrouveront une fois adultes afin de trouver la Fée des Djins...

La critique

Il était une fois…
… Un magnifique conteur qui s’appelait Michel Ocelot, arborant un univers naïf et envoûtant, perdu dans une enfance qui n’avait jamais voulu le voir partir… Avec Azur et Azmar, le créateur de Kirikou s’essaie avec faste à la 3D et prouve (s’il avait encore quelque chose à prouver) que les œuvres d’animation féeriques pour jeunes et moins jeunes ne sont pas l’apanage des studio Ghibli… Bien plus proche d’un Château Ambulant que d’un Shrek ou d’un Age de Glace, Azur et Azmar conte l’histoire magique de deux jeunes gens partant à la découverte d’une Fée, la Fée des Djins… Voyage initiatique peuplé de monstres, de légendes et de merveilles sans nom, le dernier film de Michel Ocelot est une complète réussite qui n’oublie de flatter ni la naïveté des enfants, ni l’attention intelligente des parents. Tantôt ode au courage, tantôt hymne à la tolérance, Azur et Azmar joue sur tous les tableaux, aboutissant à une œuvre riche et belle, quoi qu’un peu trop consensuelle. Enfin, ne nous plaignons pas, le plaisir est total, et le régal des yeux garanti.


Le Roi de l’animation française ?
Souvent qualifié en tant que tel, Michel Ocelot est un peu seul dans sa paroisse, l’animation française étant plus que désertique. Déjà impressionnant sur Kirikou, le français originaire des Alpes Maritimes se défend d’avoir voulu faire un film pour enfant. Selon lui, ses œuvres sont pensées pour tous et toute la famille, à travers moult thèmes, tels que l’amitié ou la tolérance entre occidentaux et orientaux, sujet ô combien sulfureux et bien sûr, tellement d’actualité aujourd’hui… Prenant complètement à contre-courant notre histoire récente, Michel Ocelot présente un Azur qui quitte son territoire si européen, pour s’enfoncer dans une Afrique du Nord rêvassée, retrouver son frère perdu… Une thématique qui surprendra par sa cruelle ironie et son parallélisme avec notre actualité difficile marquée par tellement d’incompréhension sociale et culturelle sur le sol français.

Si sur le plan du scénario, Azur et Azmar n’a pas à rougir malgré son universalité un peu trop léchée, sa tenue visuelle n’est pas en reste. Pas moins de 13 000 dessins préparatoires ont été nécessaires, réalisés par une équipe de 6 à 8 dessinateurs chevronnés. Le résultat à l’écran est scotchant : aussi bien fluide que chargé, simple et fouillé. Les décors ont été inspirés par le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, mais aussi par la peinture Flamande… Enfin, la partition musicale, très agréable, est signée par le trop rare Gabriel Yared. Tout concourre donc à faire de Azur et Azmar une œuvre d’animation splendide et réussie. Puissent d’autres réalisateurs prendre exemple sur le travail de Michel Ocelot, gamin égaré devant l’éternel, toujours à distiller son message gai et naïf d’amour et de fraternité…

Verdict : 8/10
Encore une fois, Michel Ocelot marque les esprits avec un film d’animation splendide et très intelligent. A visionner mirettes grandes ouvertes et à savourer sans modération, petits, comme grands… !
Site officiel: Azur et Azmar