Truands
Sortie:
17/01/2007
Pays:
France
Genre:
Durée:
1h45 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Truands

par: Sebastien Keromen



Une immersion dans le milieu de la pègre parisienne, ça vous tente ? Flingues, drogue, putes, biftons à gogo, vous êtes partant ? Alors suivez le guide !

Truands
France, 2007
Réalisateur
 : Frédéric Schoendoerffer
Acteurs : Philippe Caubère, Benoît Magimel, Olivier Marchal, Béatrice Dalle, Tomer Sisley
Musique de : Bruno Coulais
Durée : 1h45

L’histoire
Claude Corti est un parrain de la pègre parisienne. Violent à l’extrême, ses hommes le vénèrent et ses ennemis le craignent. Mais une telle position ne va pas sans susciter les envies…


La critique

Après s’être intéressé aux flics (dans Scènes de crime) et aux Agents secrets, Frédéric Schoendoerffer (vous avez droit à 2 lettres erronées) s’attaque aux truands. J’imagine que son prochain film s’appellera GIGN ou Conducteurs de métro, mais restons sur les truands puisque tel est le thème du jour. Une fois de plus, Schoeschoe (vous m’autoriserez à l’appeler Schoeschoe, ça diminuera le risque de mauvaise orthographe) centre son film sur les personnes et personnages, un peu au détriment de l’histoire. Si vous aimez les beaux scénarios construits, vous allez un peu revenir bredouille, parce qu’à part un début à peine identifié et une fin, entre les deux c’est juste un peu des gens qui marchent, agissent et interagissent dans tous les sens. Un portrait, donc, de cette pègre parisienne. Et s’il y a bien quelque chose qu’on peut reconnaître à Schoeschoe (trop facile, les 5 premières lettres), c’est le refus du compromis. Le film est dur, cru, violent, chaud, grossier. L’interdiction au -16 coule de source (cela dit, j’aimerais bien qu’il fasse une version sans violence de son film, et une autre sans filles à poil, juste pour voir si les deux ont choqué autant la commission de classification).
Au cœur de ce portrait noir et violent, les acteurs. Philippe Caubère, absent des écrans depuis 17 ans (hors les films de ses pièces), l’homme à l’ego démesuré et qui met génialement en scène sa vie, pour l’interpréter seul en jouant sans problème cinq personnes à la fois, 33h de spectacle puis 17h de plus car il n’avait pas tout dit. Philippe Caubère, donc, enfin de retour à l’écran. Et, fan comme je suis du bonhomme, ça me pestifère les doigts d’écrire cela, mais franchement son interprétation ne colle pas. Trop théâtrale, trop outrée, trop léger accent marseillais, trop la voix pas assez grave, trop vu dans ses pièces, trop desservi par un texte plus ordurier qu’un congrès de malades atteints du syndrome de Tourette ? Je ne sais si c’est pour l’une ou l’autre ou toutes ces raisons, mais j’ai trouvé que son personnage sonnait faux du début à la fin, quasiment sans exception. Désolé Philippe, je pars me flageller, maintenant, mais je n’ai vraiment pas accroché. Cela dit, Benoît Magimel n’est pas non plus des plus convaincants, brossant le portrait d’un truand un peu trop lisse en apparence, et qui ne laisse apparaître ses fêlures et démons que dans ses actes.


Les seconds rôles sont mieux lotis
, avec notamment un Olivier Marchal qu’on va finir par se rappeler plus comme acteur que comme réalisateur, ou Tomer Sisley, convaincant en truand, tout simplement. La réalisation est plutôt réussie, tendance nerveuse, avec petit abus de caméra à l’épaule vraiment pas stable et qui fout un peu la gerbe si on est trop près. Mais dans l’ensemble elle rend le dynamisme des personnages. Juste par moments un peu trop travaillée par rapport au côté brut de l’histoire et des personnages. La musique, bien que discrète, est très réussie, dans les canons du genre, et on ne peut que se dire que, décidément, Bruno Coulais sait TOUT faire. L’ensemble donne un film presque réussi, mais qui manque un peu de substance et d’histoire, avec quelques ratés d’interprétation, mais une ambiance sombre et virile avec un grand vi (comme dirait Desproges). Du bon, du moins bon, à vous de voir quelle partie l’emporte.

A voir : pour un film dur et sans concession
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +/-0, à vous de voir

Sébastien Keromen