Rocky Balboa
Sortie:
24/01/2007
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
1h45 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Rocky Balboa

par: Arnaud Weil-Lancry

Stallone en personne remonte sur le ring pour le dernier round du rôle de sa vie… et termine avec panache et noblesse la plus célèbre saga de boxe de tous les temps…

L’histoire
Désormais, Rocky est vieux et fatigué… Sa femme est décédée et son fils le néglige… C’est dans ce contexte que vient le défier le champion Mason Dixon, un boxeur sans gloire ni fierté. Notre boxeur va remonter sur le ring le temps d’un dernier round…

La critique

Pour qui sonne le glas…
Après un dernier épisode complètement raté, Stallone endosse une dernière fois la tenue de Rocky Balboa, le célèbre boxeur. Sans doute démangé par une envie virulente de rectifier un tir bien mal engagé dans un opus qui empestait le fric ou une réhabilitation quelconque (Rocky V), l’Etalon Italien nous accouche d’un Rocky ultime splendide. Véritable hommage à son rôle mythique, en permanence humble, et constamment métaphorique, Rocky Balboa tire sur la corde nostalgique et constitue un véritable uppercut pour tous ceux qui doutaient encore des capacités de ce boxeur aux gants d’or. Le film illustre parfaitement le souhait du réalisateur d’offrir à la saga une conclusion aussi humble que noble à la vie du sportif. Pratiquement auto biographique et lorgnant sur la fin de carrière d’un boxeur (acteur ?) fatigué et usé par la vie, Rocky Balboa ne peut s’empêcher d’évoquer la noblesse de ce sport de gentlemen, renvoyant ainsi au magnifique Gentleman Jim de Raoul Walsh avec Errol Flynn. On peut trouver largement pire qu’une référence à ce film de 1944, peut-être l’un des plus beaux films de boxe jamais réalisés…

Une ode au passé et aux convictions...
Rocky est désormais vieux et fatigué, Adrian est décédée d’un cancer et son fils le néglige. Alors survient ce boxeur odieux, Mason Dixon, qui va inévitablement apprendre qu’on ne devient un Boxeur qu’avec des larmes, de la sueur et du sang. En permanence confrontés sur leur qualités morales et affectives, les deux boxeurs sont des antithèses complètes : Mason Dixon plein de sa jeune prétention et Rocky Balboa éternellement nostalgique de la période de son éternelle gloire, et cherchant à tout prix à calmer la bête qui est en lui. D’ailleurs, tout le film de Sylvester Stallone insiste sur cette corde douloureuse de la vieillesse et du temps passé, mais surtout des convictions et du rêve, porteur des espoirs de chacun. Par moment un peu trop moralisateur, Rocky Balboa présente pendant presque une heure Rocky déambuler comme un effaré, mi pathétique, mi déchu, à la recherche de sa gloire perdue. Egaré dans son passé (magnifique altercation avec Burt Young), le tombeur d'Apollo Creed force malgré tout le respect par son aptitude à rester fidèle à ses racines (géographiques, sentimentales...) et à ses convictions.


Une réalisation inégale...
Toutefois, Rocky Balboa souffre d’une trame mal fichue : une première partie traînante liée à sa gloire déchue, une seconde partie destinée à son entraînement bâclée, et un combat final manquant un chouilla d’énergie. De la même manière, la séquence tant attendue d’entraînement sur la musique de Bill Conti est bien trop rapidement expédiée et aurait clairement gagné en efficacité en s’attardant sur les souffrances et douleurs physiques d’un vieil homme sur la fin de sa vie.
Mais Sylvester Stallone n’est pas un réalisateur débutant, son passé le prouve et la splendide réalisation technique de Rocky Balboa l’atteste, mettant en valeur de manière efficace les divers pans du film : aux éclairages très sombres et parfois teintés de lumière de la première partie succèdent les images violentes et éclatantes de couleurs du combat final. Cet ultime combat, véritable perle technique que ne renierait pas un Steven Spielberg, est un joyau artistique : plans, caméra, photographie… Tout est splendidement accentué pour clore cette saga avec superbe : le dernier affrontement est digne des combats antérieurs comme ceux des premiers opus contre Apollo Creed ou Ivan Drago et laisse le spectateur exsangue. Ce qui n’empêche pas le combat de se terminer d’une logique implacable et avec une mélancolie ineffable.

La saga Rocky s’achève avec panache et permet à Sylvester Stallone de clôturer en beauté le rôle de sa vie. Les dernières images, terriblement touchantes, mettent en évidence un individu éternellement habité par la noblesse de son art et pour qui chaque pas est un combat. Adieu Rocky…

Verdict : 8/10
Au premier abord inutile, Rocky Balboa est un magnifique hommage au rôle fabuleux qui a fait de Sylvester Stallone la star qu’il est aujourd’hui. Bien qu’un peu inégal dans sa réalisation, le film de l’Etalon Italien se laisse visionner avec un plaisir coupable et une belle nostalgie...
Le site officiel: Rocky Balboa