Les Ambitieux, nouveau film de Catherine Corsini, dépeint une relation entre un auteur et une éditrice. Cruel ou comique, malgré des idées, le film ne trouve pas sa voie.
L'histoire
Julien, jeune libraire, monte à Paris dans l'espoir de publier son premier roman. Sa rencontre avec Judith, éditrice cassante, débouche sur une aventure. Julien entreprend alors la rédaction d'un autre roman en puisant son inspiration dans des documents intimes de Judith et en essayant de le lui cacher.
La critique
Encore une histoire parisiano-germanopratine mettant en scène le milieu littéraire de la capitale ? Oui, mais pas seulement. Les bases de l'histoire sont très vite posées, on est mis en situation comme si l'important, le coeur de l'histoire, nécessitait qu'on s'y attarde. La voix off du début laisse place à une gentille amourette entre le jeune auteur (Eric Caravaca) et la redoutable éditrice (Karin Viard). Du très classique. On est plus intéressé quand l'apprenti écrivain puise son inspiration dans des documents personnels de Judith sans lui en parler : la récente histoire Despleschin - Denicourt ressort des mémoires et on se demande bien quelle approche va nous proposer la réalisatrice.
Hélas, le film retourne vite dans son train-train quotidien, ne sachant pas sur quel pied danser : on n'est pas dans la tragédie, malgré la cruauté du milieu littéraire qui sous-tend en permanence, et ni dans la comédie tout à fait, bien que certains dialogues soit assez réussis. Les Ambitieux tourne presque à la comédie romantique rondement menée (et dont on connaît alors les rouages bien à l'avance), relançant ses coups de mou par des personnages secondaires assez mal exploités (Simon, l'ami acteur raté de Julien, l'excellent Jacques Weber en Bernard Pivot sans scrupule). Dommage, car à force d'amorcer des idées et de ne jamais aller au fond des choses, le film perd beaucoup en qualité.
Le duo Caravaca-Viard semble parfois un peu perdu au milieu de tout ça, et font souvent une sorte de minimum syndical de situation : la consistance de leur personnage n'est pas assez travaillée, et leur jeu ne reste exploité qu'en surface.
C'est d'autant plus regrettable que le film aurait gagné à laisser de côté certains thèmes (l'acteur raté, sur lequel on peut aller très loin avec succès) pour se concentrer sur ses principaux (en insistant plus sur le présentateur télé-critique littéraire joué par Weber par exemple). Finalement, on attend un sursaut qui ne viendra jamais et on se dit que le film avait les moyens d'être plus qu'une comédie polie sur laquelle on ne s'attardera pas trop.
A voir : si vous aimez par dessus tout les gentilles comédies sans surprise
Le score presque objectif : 6
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -1, il y avait matière à un meilleur film