Comment Molière est-il devenu Molière ? Où a-t-il trouvé toute cette inspiration ? Personne ne le sait, mais Laurent Tirard vous propose une réponse à cette question, dans un film en forme de Shakespeare in love
Molière
France, 2007
Réalisateur : Laurent Tirard
Acteurs : Romain Duris, Fabrice Luchini, Laura Morante, Edouard Baer, Ludivine Sagnier, Fanny Valette
Durée : 2h
L’histoire
Jean-Baptiste Poquelin est un jeune auteur et acteur, qui s’appelle déjà Molière mais n’est pas encore devenu Molière. Mis en prison car il ne peut pas payer ses dettes, il va en être sorti par un riche marchand qui souhaite apprendre à jouer la comédie. Mais c’est surtout ce que va apprendre Molière qui va changer l’histoire
La critique
Ce film aurait pu, et peut-être même dû, s’appeler Molière en amour (ou approchant), tant il ressemble à une transposition française de Shakespeare in love. Ça n’enlève pas obligatoirement à la qualité du film, c’est même plutôt un bon thème, mais pour l’originalité, vous repasserez. Nous voilà donc plongé dans la France du XVIIe siècle, à l’époque où Molière, encore inconnu, disparaît de la scène pendant quelques mois dont on ne sait en fait rien. Le film va s’amuser à imaginer pléthore d’anecdotes et événements qui nourriront ensuite les pièces de Molière. Pas d’inquiétude, pas la peine de réviser intégralement ses pièces, les clins d’œil touchent à des tirades ou personnages connus, et vous ne devriez pas être perdu si vous n’avez pas complètement jeté aux limbes vos souvenirs d’école. On profite donc du petit plaisir de se rappeler une pièce, ou de réaliser que tel personnage vient en fait d’une pièce (comme Les Précieuses ridicules, par exemple). Et puis ? Et puis c’est un peu tout.
Le film reste sympathique, mais l’histoire globale reste un peu molle du genou (ah bah ça rime plus au féminin), les personnages assez caricaturaux, le tout assez sans surprise. Les acteurs font ce qu’ils peuvent, sans démériter d’ailleurs (et Luchini presque sous contrôle), mais ça ne suffit pas à nous faire nous intéresser plus que poliment à leur histoire. À laquelle certains trouveront sans doute un charme indéfinissable, mais voyez avec eux car moi je ne l’y ai pas vu. On appréciera la reconstitution de l’époque, crédible, et la musique, d’époque (enfin écrite de nos jours mais qui sonne bien d’époque). Voilà. Molière n’est pas un mauvais film, loin de là, mais reste assez peu enthousiasmant, malgré une idée de départ sympathique.
A voir : pour encourager les films qui sortent des sentiers battus
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, si ça vous tente
Sébastien Keromen