Le Nombre 23
The Number 23
Sortie:
28/02/2007
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
1h40 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Le Nombre 23

par: Arnaud Weil-Lancry

Près de trois ans après le splendide Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Jim Carrey revient dans une interprétation dramatique signée par Joel Schumacher, Le Nombre 23. Il aurait probablement dû y réfléchir 23 fois avant d’accepter un tel projet…

L’histoire
Walter Sparrow est un individu banal qui vit avec sa femme et son fils. Un jour, il tombe par hasard sur un roman appelé Le Numéro 23. Alors que l’ouvrage bouleverse sa vie, il devient progressivement complètement aliéné par les mystères entourant ce numéro...

La critique

Génie, ou coup de génie…
Il y a près de quinze ans, sortait sur les écrans un polar dramatique incendiaire, véritable peinture au vitriol d’une société américaine au bord de la rupture, Chute libre. Certains y virent l’amorce d’un réalisateur hors norme, d’autres, un coup de bol. Depuis des années maintenant, nombreux sont ceux qui attendent le retour à la lumière du réalisateur si prometteur des années 90, le New-yorkais Joel Schumacher. Sa dernière œuvre, Le Numéro 23 risque fort de confirmer que finalement, son chef d’œuvre, Falling Down, ne fut qu’un coup de génie qui ne se réitérera peut-être jamais.

Un film formaté et prêt à être ingéré…
C’est en tous cas une juste définition du dernier film en date avec Jim Carrey dans le rôle principal. Le Numéro 23 ressemble à une belle commande puisée directement dans l’escarcelle d’un scénariste à la traîne ou d’une major en manque de liquidité. Car le film est à la limite de l’indigne. Comme toujours depuis The Truman Show, Jim Carrey livre ici un fabuleux travail d’interprétation, celui de Walter Sparrow, agent de la fourrière malheureux, sur lequel un livre maudit jette son dévolu. A partir de ce moment, c’est la débandade complète avec un scénario peu intéressant et peu accrocheur, une trame inexistante et une absence presque intégrale de suspens, le comble pour un thriller. C’est à ce niveau que Le Numéro 23 pêche très clairement : à tenter un retour sur scène, Joel Schumacher aurait dû choisir un genre moins éculé, et un style artistique plus sobre. Car ces dernières années ont vu fleurir des kilomètres (je pèse mes mots) de polars surréalistes shootés aux airs de fin du monde, ultra stylisés et soignés à la feuille d’or. Des Stay, des The Machinist, des The Jacket, et j’en passe… Une myriade de polars soignés visuellement mais laborieux et d’une trame douteuse. Le Numéro 23 entre complètement dans cette catégorie et ne tire absolument pas son épingle du jeu : l’intrigue est molle, les acteurs se débattent et puis… rien. Finalement, on baigne dans une obscure et insipide théorie du complot somme toute bien trop jusqu'au-boutiste. La rare et magnifique Virginia Madsen ne sauve pas Joel Schumacher du naufrage, qui ne peut que regarder son long-métrage sombrer.

Largement pompé sur l’excellent Insomnies de Michael Walker, le dernier film du réalisateur de 8 millimètres est une amère déception, un film trop facilement démontable qui ne survivra pas aux années. C’est bien simple, regardez la bande-annonce, elle est tout autant distrayante !

Verdict : 5/10
Pas d’originalité, pas de personnalité, un réalisateur blasé et un acteur maltraité… A éviter !
Site officiel: Le Nombre 23