Dans son film, Il tend plutôt à favoriser la forme que le fond, l’image plutôt que le scénario, l’émotion, plutôt que la trame. Ainsi aux images léchées succède le mal-être de ce flic détruit, aux tons pastel magnifiquement contrastés succèdent les images insolentes des présumés coupables incarcérés. Aux premières loges, on retrouve Laurent Lucas, dont on pourrait douter de l’état mental, tellement son interprétation de Daniel Eckmann frise la perfection. Mais quelle perfection ? Vicieuse, peut-être… malsaine ? Probablement… Douteuse, sûrement. Car Laurent Lucas accumule les rôles morbides depuis maintenant sept ans avec en 2000,
Harry, un ami qui vous veut du bien. De
Calvaire, à
Lemming en passant par
Qui a tué Bambi, l’acteur originaire d’île de France prête inlassablement ses traits aux pires cinglés du cinéma Français contemporain. Grand bien lui fasse, moi, il me fiche les jetons.
Avec un savoir-faire exemplaire, Franck Mancuso embarque son spectateur dans une odyssée policière amère où les rebondissements flirtent avec une certaine linéarité scénaristique. De temps en temps laborieux, parfois longuet et fastidieux,
Contre-enquête demeure tout de même scotchant de bout en bout. D’une durée fortement concentrée (95 minutes) et d’une sobriété visuelle classieuse, ce polar ne mérite finalement pas d’être dédaigné. Son contenu pervers et malsain, certainement. Mais cela, c’est un autre débat…
Verdict : 6,5/10Contre-enquête est un polar réussi avec un Jean Dujardin et un Laurent Lucas impeccables. Une intrigue un peu plus agitée ou une structure moins linéaire aurait été bienvenue.
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Contre-enquête