Hellphone
Sortie:
28/03/2007
Pays:
France
Genre:
Durée:
1h38 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Hellphone

par: Arnaud Weil-Lancry

Le rejeton de Dobermann et Serial Lover existe… Il s’appelle Hellphone ! Inutile de trop y réfléchir, ruez vous au cinéma le plus proche de chez vous… Attention, film de MALADE !

L’histoire
Sid, en pleine crise de puberté, cherche à se procurer un téléphone portable afin de conquérir la fille de ses rêves, Angie. Pour son grand malheur, il va tomber sur un portable incroyable des plus démoniaques…

La critique

On se prosterne humblement…
Devant James Huth. Rien de plus, rien de moins. Au premier abord comédie de bas étage fashion et pleine d’hormones d’adolescents prépubères en manque de nanards extrêmes, Hellphone prend littéralement son spectateur à contre-pied. Progressivement amusant, déconnant, frappadingue, délirant, puis magistralement gore, le dernier film de James Huth se poste en digne héritier du génialement trash Serial Lover et du désormais culte Dobermann. Le réalisateur de Brice de Nice accouche d’un film complètement irrévérencieux et shooté à la testostérone qui ferait passer  Rambo pour une rouquine en tutu ! On se croirait revenu aux années Jan Kounen, aux premiers Jean-Pierre Jeunet, ou à ces années 90 qui sentaient tellement bon la révolte et une exception culturelle rafistolée au bistouri.


Plein la gueule…
Un générique plein d’inventivité met d’office le spectateur dans le bain, qui réalise rapidement qu’il n’a pas perdu son argent et qu’il ne se trouve nullement devant un film pour attardés mentaux. L’histoire, un brin rebutante, est celle de Sid, jeune adolescent, qui souhaite séduire la ravissante Angie, fraîchement débarquée de New-York. Mais voilà, la gloire se paye chèrement, et le monde de l’apparence exige un portable, un téléphone aux apparences démoniaques qui va finalement choisir Sid, plutôt que d’être choisi. Ce portable infernal finira par utiliser des moyens peu recommandables pour garder Sid dans son escarcelle. Pour cet objet diabolique, tous les coups sont permis pour sécuriser l’environnement de Sid, quitte à commettre les exactions les plus infâmes… Ou plutôt quitte à laisser libre cours à l’imagination de James Huth. Car le bonhomme sidère chaque seconde un peu plus : plans d’une précision chirurgicale, dialogues acerbes, photo splendide, scénario poussé à l’extrême. Une réalisation explosive pour un résultat purement jouissif et complètement décomplexé. Il se lâche dans tous les sens du terme et ne se contente pas de livrer ce qui est probablement la meilleure comédie fantastique de ces dernières années, non, il s’octroie aussi le luxe d’une petite critique sur le monde de l’apparence et sur l’adolescence au sens large.

Monsieur Huth aime le cinéma…
Et ce n’est pas peu dire, son film regorge d’inspirations, de Final Destination à Idle Hands (La Main qui tue), James Huth balaie largement le bestiaire fantastique américain de ces dernières années, mais à l’européenne. L’ombre de Serial Lover est toute proche, instillant sa propre folie dans Hellphone, folie mâtinée d’un peu de Alex de la Iglesias. Nos jeunes acteurs, eux, s’en sortent comme des chefs et nous dévoilent leurs talents à chaque plan, premiers comme seconds rôles : Jean-Baptiste Maunier, Jennifer Decker, Vladimir Consigny, Benjamin Jungers… Il émane d’eux une véritable fraîcheur, probablement due au fait qu’ils aient tous été choisis à l’issue de multiples auditions.

On assiste à un quasi sans faute pour un Hellphone qui ne payait franchement pas de mine ! Définitivement la comédie du moment, à ne rater sous aucun prétexte !

Verdict : 8/10
Après Brice de Nice, James Huth marque au fer rouge la comédie française avec tout bonnement la meilleure comédie française fantastique de ces dernières années. 8/10, c’est beaucoup alors qu’un 7 aurait été de mise, mais l’exploit est à saluer ! A must see !
Site officiel : Hellphone