Next
Sortie:
25/04/2007
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
1h36 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Next

par: Arnaud Weil-Lancry



Depuis combien de temps n’a-t-on pas vu un bon thriller avec Nicolas Cage ? Depuis longtemps… Depuis combien de temps n’a-t-on pas vu un bon thriller tout court ? Depuis encore plus longtemps…

L’histoire
Chris Johnson alias « Franck Cadillac » a la possibilité de visualiser son futur mais seulement dans une limite de deux minutes… Entre numéros de magie et petits jeux de casinos, il vit tranquillement sa vie, sans se soucier de rien… Il attend seulement une personne nommée Liz, le seul être pour lequel il a perçu un avenir allant au-delà de cette limite…
 

La critique

Le futur…
N’aimeriez vous pas connaître les mots justes afin d’accrocher la dulcinée de vos rêves, savoir quelles cartes vont sortir au Blackjack, ou même simplement ne pas traverser au feu rouge afin de ne pas être percuté par la voiture supposée vous renverser… ? Franck Cadillac a cette capacité, un don extra-sensoriel depuis sa naissance, le don de prévoir son avenir immédiat dans les deux minutes qui viennent, une sorte d’anti poisson rouge (qui oublie son passé au-delà de trente secondes). Ce don est la clé de voûte du dernier film de Lee Tamahori, Next, un petit film fantastique sympathique très largement mieux que l’infect xXx 2 mais inévitablement en-dessous de la petite merveille qui le fit connaître, L’âme des guerriers. Avec Next, Lee Tamahori ne prend pas seulement d’importants risques en s’attelant à un genre nouveau pour lui, il se hasarde sur les plates-bandes du cinéma d’anticipation, déjà débordantes… qu’il s’agisse du grand écran (Minority Report, Dead Zone…) ou des séries télévisées (Demain à la une, Dead Zone…). Adapté d’une nouvelle de Philip K. Dick (encore et toujours), L’Homme doré, Next délaisse complètement la dimension futuriste de son œuvre de référence pour ancrer son contexte dans le présent, un renoncement à une certaine idée du spectaculaire pour une sensibilité plus actuelle… Comprenant qu’il était inutile d’en faire tout un plat, le réalisateur de Meurs un autre jour adopte le parti pris de se focaliser exclusivement sur son personnage principal et son don, mais surtout des situations particulièrement cocasses qui en découlent… Mais nom d’un chien, un dénouement pareil était-il vraiment indispensable… ?


      


Sympathique, bien fichu, distrayant, jusqu’à…
Mine de rien, Lee Tamahori utilise à très bon escient son acteur principal, Nicolas Cage, qui a probablement dû s’amuser comme un fou lors du tournage. Le don de son personnage étant synonyme de situations aussi bien rocambolesques que dramatiques, sa nature « d’anticipation » est mise à contribution complète pendant une heure trente. Pratiquement jusqu’à l’overdose, Lee Tamahori joue avec la dimension alternative des deux minutes pour donner lieu à ses séquences particulièrement bien senties, très amusantes et même très bien construites, la séquence d’ouverture dans le casino en étant l’exemple le plus jouissif. Malheureusement, les passages aux effets spéciaux, s’ils n’entachent en rien le bon déroulement du film, font très cheap et sont franchement limites. On ne s’attardera pas sur les prestations de Jessica Biel et Julianne Moore, invisibles, présentes exclusivement en tant que faire valoir pour l’acteur principal de Lord of War. Orientant son travail d’interprétation sur un terrain apparemment plus posé que de coutume, Nicolas Cage surprend encore par un jeu d’acteur pas forcément inoubliable mais calme et modéré, de plus en plus éloigné de ses pitreries insupportables des années 90.

Il est vrai que Next ne brille pas forcément par sa réalisation mais uniquement par le côté unique de ses situations. Il est un rien regrettable que le scénario n’ait pas été plus exploité, mais on se réjouira déjà qu’un long-métrage d’une thématique si « télévisuelle » tienne la route… Jusqu’à une séquence finale moitié indigeste, moitié foutage de gueule. Entre paradoxe temporel à la mord moi le nœud et le syndrome je-fais-n’importe-quoi-parce-que-c’est-tendance, on ne sait sur quel pied danser. Remarquez, au vu des murmures maussades et des éclats de rire dans la salle, il ne tiendra qu’à vous de vous faire votre propre opinion…
 
Verdict : 7/10
Conspué un peu partout, Next n’est pourtant pas le nanard qu’on cherche à nous vendre. Affublé d’un final à la limite du grand guignolesque, ce petit film fantastique est un parfait divertissement pour une décontraction du week-end…
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