Lucky you
Lucky you
Sortie:
09/05/2007
Pays:
USA
Genre:
Durée:
2h00 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Lucky you

par: Sebastien Keromen



Le poker sur Canal +. Le poker sur RTL9. Le poker sur Eurosport. Le poker partout à la télé. Le poker partout dans les supermarchés. Et maintenant le poker sur grand écran. Plus d’échappatoire possible !

Lucky you
Titre original : Lucky you
USA, 2007
Réalisateur
 : Curtis Hanson
Acteurs : Eric Bana, Drew Barrymore, Robert Duvall, Robert Downey Jr.
Durée : 2h

L’histoire
Huck Cheever est joueur professionnel de poker. Fils de L.C. Cheever, qui a remporté deux fois le World Series of Poker, le tournoi le plus prestigieux, il " vit sa vie comme il devrait jouer au poker, et joue au poker comme il devrait vivre sa vie ", dixit son père. Sa rencontre avec Billie, jeune fille bien séduisante, va peut-être lui permettre de se remettre en question






La critique

Le poker Texas hold’em s’est déjà invité au cinéma récemment. C’était dans Casino Royale, où James Bond expliquait qu’il jouait les gens et non les cartes, juste avant de battre en même temps un full, un carré, une suite et une couleur avec une quinte flush. Mais bien sûr. Si Casino Royale n’a pas complètement discrédité le poker à vos yeux, vous voudrez peut-être lui donner une seconde chance avec Lucky you. Car cette fois-ci, c’est du vrai poker, où les plus belles victoires se font sans avoir à abattre les cartes, où on lit le jeu de son adversaire dans son comportement, où on calcule les probabilités, et où la chance tourne sans s’attarder plus que de raison sur James Bond.
Bien sûr, il y a aussi une vague histoire, pas originale mais plutôt bien foutue. D’accord, je vous en cause un peu avant de revenir aux cartes. Croisez le petit jeune doué mais un peu buté et qui n’a rien compris à la vie, son vieux père avec lequel il a du mal à communiquer, et une petite mignonne qui va lui faire comprendre les vraies valeurs. Oui, comme je vous disais, rien d’original. Cependant c’est plutôt bien raconté (c’est quand même Curtis Hanson, qui a aussi réalisé L.A. Confidential et 8 mile), et les situations sont moins cliché que ne le laisserait craindre le résumé. Les acteurs sont finalement assez moyens, Eric Bana assez inexpressif, Drew Barrymore moins pétillante que d’habitude, Robert Duvall ne porte pas trop bien la perruque. Toute cette histoire se regarde sans déplaisir, mais laisse heureusement une très grande place au poker. Et j’y reviens.






La multiplication des tournois de poker à la télé l’a montré : le poker peut être un spectacle passionnant. Cette fascination se reproduit-elle au cinéma ? Largement. D’abord par une réalisation dynamique mais qui n’oublie pas de se concentrer sur les joueurs et les cartes, nous permettant de vivre les coups en même temps que les protagonistes. Puis par une authenticité parfaite. Ce que je vais raconter maintenant passera sans doute au-dessus des néophytes, mais pour les amateurs éclairés, qui connaissent tout leur Bruel sur le bout de la surblinde, le détail fait plaisir à voir. On y croise déjà grand nombre de stars du poker, comme Barry Greenstein, Erick Lindgren, Daniel Negreanu, Ted Forrest, Jennifer Harman, Doyle Brunson, Hoyt Corkins, Antonio Esfandiari, Chris Ferguson, Phil Hellmuth Jr., John Juanda, Mike Matusow, Cyndy Violette, liste non exhaustive. Ça fait toujours plaisir de croiser des têtes connues, et ça fait qu’on s’y croit. On ajoute aussi des touches historiques, comme l’apparition des caméras sur les cartes (les petites caméras qui permettent aux télés de voir les 2 cartes cachées de chaque joueur) au World Series of Poker de 2003, ou la tradition qui veut que tout le monde applaudit lors de l’élimination de Doyle Brunson, légende vivante du Texas hold’em (non, ils applaudissent pas parce qu’ils sont contents qu’il soit éliminé, mais pour lui rendre hommage, bande de médisants). Ledit Doyle Brunson a d’ailleurs officié en tant que consultant poker, et sa présence est garantie de l’esprit du poker que l’on retrouve dans le film.






Au final, s’il y aura bien 2 ou 3 clampins à chaque séance qui viennent pour la love-story, c’est bien le poker qui est au centre du film. Si vous êtes déjà fan, et en manque de World Poker Tour, n’hésitez pas à vous en payer une tranche, je vous garantis zéro pourcent de trahison, et presque le même suspense que lors des vrais tournois. Si vous avez déjà essayé de regarder des tournois et avez développé une urticaire galopante à la vue d’une pile de jetons, pas la peine de risquer la rechute. Et pour ceux qui n’ont jamais vu de poker de leur vie, c’est peut-être l’occasion de vous y essayer, le film rappelant rapidement les règles, expliquant assez clairement ce qui se passe, et mettant en exergue les enjeux, tout est prévu pour que vous ne soyez pas perdu (même si sans doute vous raterez quelques subtilités). Vous allez peut-être devenir accro…

A voir : pour le poker, que vous soyez amateur ou néophyte
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, un film honnête et tout l’intérêt du poker sur grand écran

Sébastien Keromen