Tout ira bien
Netto
Sortie:
16/05/2007
Pays:
Allemagne
Genre:
Durée:
1h27 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Tout ira bien

par: Arnaud Weil-Lancry

Après La Vie des Autres, le cinéma Allemand continue son incursion sur le territoire français avec Tout ira bien, un drame de société difficile mais empreint d’un bel optimisme…

L’histoire
La vie de Marcel est une suite d’échecs : divorcé, sans emploi, habitant d’un appartement miteux… Mais voici que son fils Sebastian débarque sans crier gare. La mère de ce dernier est enceinte et le jeune garçon se sent de trop dans une famille dans laquelle il a du mal à trouver sa place. Il va essayer d’aider son père à retrouver un emploi…

La critique

Surprenante, cette odyssée d’un simple film de fin d’études doté d’un budget de 3000 Euros qui finit par se retrouver projeté à l’international, de surcroît récompensé par un certain nombre de nominations : Prix dialogue en perspective de la chaîne TV5 à la Berlinale 2005, Prix du Meilleur premier film par l’Association des Critiques Allemands.

Il est vrai que ce petit film social sur fond de musique country ne manque pas de charme… Une histoire plutôt banale, celle d’un père en complète déchéance qui va progressivement reprendre goût à la vie grâce à un fils jeune, certes, mais plein de ressources, le jeune Sebastian (Sebastian Butz). Entre analyse des relations paternelles, peinture acerbe du monde du travail, et éveil à l’amour d’adolescents un rien paumés, Tout ira bien brasse des thèmes plutôt variés tout en traitant chacun avec un grand respect et beaucoup d’attention. Malgré une touche générale bon enfant, Robert Thalheim met le doigt où ça fait très mal : Marcel, père de Sebastian, est au chômage, et tente de survivre par de petits boulots et une entreprise qui bat complètement de l’aile (a-t-elle seulement existé …?). Le spectre du rejet social est bien présent : l’impact douloureux des impopulaires réformes Hartz IV (conduisant à une réduction des indemnités), la difficulté d’une génération en décalage avec une époque qui va trop vite pour elle (ordinateur devenu indispensable…). Le tout dominé par une disparition du mur de Berlin n’ayant pas forcément favorisé les plus demandeurs… Finalement, que personnifie Marcel dans tout cela ? Le rejet de ceux qui échouent, de ceux qui sont les plus décalés, le rejet des moins aptes à réussir un certain modèle de vie professionnelle, sociale, et familiale…



Mais heureusement, Sebastian est là… Un peu trop porté aux nues par Robert Thalheim, le jeune garçon finit par sauver son père, tel un héraut surgi des cieux. Au lieu de sombrer dans un délire père-fils dominé par une obstination du père à refuser l’aide de son fils, le réalisateur allemand met au contraire l’accent sur les notions d’entraide mais surtout sur l’importance des relations paternelles. Et malgré l’aspect un rien fin du monde de ces personnages très attachants, on se laisse fortement gagner par un agréable optimisme qui s’achève doucement sur une note d’espoir teintée de musique country…

Verdict : 7/10
Petit film social pas inintéressant, Tout ira bien surprend surtout par son ton frais malgré une atmosphère qui tend au pessimisme.
Site : Tout ira bien