Un des réalisateurs les plus surestimés de sa génération nous livre sa dernière œuvre :
Boulevard de la Mort. Par Quentin Tarantino.
L’histoire
Jungle Julia et ses copines sortent se détendre dans les bars et dancings du Texas. Leur route va croiser celle de Mike, un cascadeur inquiétant au visage balafré, doté d’une voiture encore plus terrifiante…
La critique
Tarantino, barjot du cinéma bis…
Après sa très surestimée série à succès,
Kill Bill, le papa terrible de
Pulp Fiction revient dans les bacs avec
Boulevard de la Mort, premier volet de la série
Grindhouse. Ça fait très diptyque à la chaîne tout ça... Après un bel hommage (plutôt) discutable aux films
Shawn Brothers, Quentin Tarantino poursuit son culte au cinéma des années 70. Avec
Boulevard de la Mort, on se retrouve dans un fabuleux pot pourri dément, sorte de mixture survitaminée des films kitsch des années Mc Queen, et des survival façon Craven ou Carpenter… D'ailleurs, l'hommage au réalisateur de Halloween crève les yeux, que ce soit pour le fabuleux anti héros Kurt
Snake (et maintenant Mike) Russell, ou pour la voiture démoniaque, façon
Christine. C’est pour dire qu’on en prend plein la tronche pendant pratiquement deux heures. Et ce qui pouvait charmer aux débuts d’un cinéaste cinéphile de talent finit par carrément virer à la démangeaison avec
Boulevard de la Mort. Non pas que ce dernier film soit raté, seulement il ne réserve aucune surprise…
Surprise, késako… ?
Il faut l’admettre, Tarantino est un génie hors classe. Sa marque de fabrique est toujours présente : plans réglés au millimètre, dialogues incisifs (il a l’habitude de faire rémunérer un pont d’or ses interventions techniques dans d’autres films), soins de tous les instants. Rien n’est jamais laissé au hasard et
Boulevard de la Mort ne fait pas entorse à la règle : à un Kurt Russel divinement burné font face une ribambelle de pouliches qui ne savent pas dans quelle escarcelle de folie elles sont tombées. L’acteur principal de
Backdraft est à l’honneur comme jamais et ses innombrables proies ne sont pas en reste : Rosario Dawson, Vanessa Ferlito, Mary Elizabeth Winstead… Eli Roth s’octroie même un passage éclair. A mi-chemin entre le film de moteurs sévérement gaulé (le sexe, métaphorique ou pas, est présent à outrance) et le slasher,
Boulevard de la Mort donne pas mal de fil à retordre aux nerfs du spectateur : on éructe, on tremble, on s’éclate, on se fend la gueule. Mais on s’ennuie sec.
En parfait perfectionniste compulsif, Quentin Tarantino oublie toujours d’insuffler à ses œuvres une identité propre. Et
Boulevard de la Mort n’est pas le premier de ses films à être victime d’un tel travers. Hormis deux séquences ultra-choc (les courses-poursuites), ça ne décolle pas : le film est bavard et prétentieux. Tout est franchement très long et les innombrables séquences de parlote supposées nous attacher aux personnages principaux laissent le spectateur de glace, un peu paumé dans un mélange de sommeil et d’ennui. Restent quelques passages purement jouissifs, mais comme toujours plombés par leur propre démesure. On se retrouve donc face à un Tarantino techniquement parfait et doté de quelques passages carrément dantesques. Mais comme face à un premier de la classe, on ne peut s’empêcher d’être légèrement agacé. A quand un zéro pointé à ce sale garnement pour que ça lui serve de leçon… hum ?
Verdict : 6,5/10Encore un très bon film de la part de Quentin Tarantino. Et encore un film complètement surfait, victime de ses propres excès…
Site officiel :
Boulevard de la Mort 