Ocean's 13

par: Olivier Sandoval

La saga des Ocean's continue avec un troisième opus regroupant toujours Steven Soderbergh, George Clooney, Brad Pitt et consorts. Toujours aussi cool ou un peu ramollo sur les bords ?

L'histoire
Reuben (Elliott Gould), mentor de Danny Ocean (George Clooney) et Rusty Ryan (Brad Pitt), s'est fait rouler par Willie Banks (Al Pacino) dans une affaire d'ouverture d'hôtel-casino à Las Vegas. Comme Banks ne veut rien savoir, Ocean et sa bande vont devoir se creuser les méninges pour faire payer le traître...


La critique
Bon alors, il est comment ce Ocean's 13 ? On en attend toujours un peu de bien, après le succès du premier (le 11 en fait, en 2002) qui assumait les jalons du "cool movie" signé Soderbergh/Clooney dont on avait déjà eu un aperçu dans Hors d'Atteinte en 1998. Ocean's 12 en 2004 était bien meilleur que beaucoup le dirent : drôle, auto-référencé avec plus ou moins de finesse, on s'attachait aux personnages que l'on connaissait déjà, assimilant sans souci les nouveaux sur un rythme toujours aussi cool. Ocean's 13 débute comme on s'y attend : musique funky, habillage très 70's, image saturée/contrastée elle aussi très 70's, et beaux gosses portant bien le costume dans un Las Vegas de strass et paillettes. Mais dès les premiers dialogues un poil énigmatiques et le montage un peu à la mode, on a peur que le style plaisant tourne au paresseux. La suite confirmera ce sentiment.



La paresse s'est emparée de Ocean's 13 : dialogues moins bons, comédiens qui font le minimum par rapport à ce dont on les sait capables, répétitions, rythme plus ou moins convenu... C'est toujours du Ocean's, mais en moins bien. La routine est venue enrayer les retrouvailles de la bande de potes. Le plaisir de jouer ensemble qui se ressentait si bien dans Ocean's 12 tourne ici au passage obligé ou au léger cabotinage. La réalisation est plutôt plate (hésitant même parfois avec la franche caméra à l'épaule), le montage essayant par des artifices de rehausser le ton. Mais ce qu'on aime dans la saga, ce sont Clooney et Pitt distillant 2-3 bons mots d'auto-flagellation sur leur âge ou leur pouvoir de séduction, Matt Damon se faisant gentiment vaner, les Don Cheadle, Bernie Mac, Elliott Gould ou Casey Affleck relançant le tout. Bref, un split-screen dynamique sur une bande-son funky et des titrages seventies n'égaleront jamais un plan fixe sur George Clooney, Brad Pitt et Matt Damon en lunettes de soleil assis dans une salle d'attente d'aéroport.



Un autre point faible d'Ocean's 13 est son absence de rôle féminin marquant. Ellen Barkin est à des années lumières de Julia Roberts ou Catherine Zeta-Jones. Peu convaincante en assistante d'Al Pacino, ce couple de "méchants" a quelque chose de moins que l'Andy Garcia des précédents épisodes. Les face à face entre Al Pacino et George Clooney tombent ainsi hélas un peu à plat.
Il ne faudrait certainement pas passer son temps à comparer les trois films, mais tout nous y incite (personnages récurrents, auto-références, histoires s'entremêlant parfois...). Sinon il faut inévitablement aller voir du côté anglais, et là encore ce Ocean's 13 pêche dans beaucoup d'aspects du "cool movie". Dommage quand on a un casting 6 étoiles luxe.



A voir : pour les comédiens
Le score presque objectif : 5.5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -1, décevant