Hostel - Chapitre II
Hostel: Part II
Sortie:
11/07/2007
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
1h34 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Hostel - Chapitre II

par: Arnaud Weil-Lancry



Non content de nous avoir copieusement fait gerber en mars 2006 avec Hostel, Eli Roth nous ressort les couverts pour un second opus inattendu…

L’histoire
En vacances en Europe, trois américaines, Lorna, Beth, et Whitney, rencontrent une jeune femme qui va leur proposer de faire un détour par la Slovaquie afin de bénéficier des sources chaudes de l’endroit. Les jeunes femmes ne soupçonnent pas le piège dans lequel elles viennent de tomber…

La critique

On ne prend pas les mêmes et on recommence…
Le second volet de Hostel n’est pas un film d’horreur… Autant l’annoncer tout de suite et décourager les amateurs d’hémoglobine et autres délires gores : mes amis, vous ne comblerez pas vos besoins sanglants avec le dernier film de Eli Roth, Hostel – Chapitre II. Ce second film décide de faire partiellement l’impasse sur les dimensions gores actuelles extrêmes et préfère concentrer son attention sur les coulisses de l’univers esquissé lors du premier volet. Dans ce dernier, un petit groupe d’étudiants volages et insouciants découvrait avec horreur un lieu abominable de Slovaquie dans lequel de riches clients s’octroyaient le luxe et le plaisir de torturer et assassiner. Fier de ce concept plutôt novateur, Eli Roth décide, avec Hostel – Chapitre II, de faire l’impasse sur la dimension gorement jouissive de ces actes, en focalisant son attention et son énergie sur la psychologie mais surtout sur la logique de toute cette mécanique parfaitement huilée en apparence. On ne s’intéresse plus à l’instrument de torture, mais désormais à la main qui le manie… On ne regarde plus l’étudiant déchiqueté mais le visage du bourreau et ses raisonnements. Un peu sur la même évolution scénaristique de Saw, la réalisation cherche désormais à s’attarder sur l’intelligence du mécanisme qui régit tout ce joli cortège funèbre. Une logique intéressante, un point de vue résolument innovant, mais inévitablement dangereux, à travers sa propension à crédibiliser l’acte meurtrier tout en le colorant d’actualité.






A qui le tour… ?
Et il est vrai que le réalisateur de Cabin Fever accouche aujourd’hui d’un film diablement intelligent, mais aussi moins scotchant et moins accrocheur que sa précédente œuvre, car commercialement moins accessible. En abordant de front les coulisses de l’univers d’Hostel, Eli Roth prend aussi le risque de normaliser l’acte d’assassinat. Beth, Lorna, Whitney (et tant d’autres) sont mis aux enchères et c’est le gagnant qui s’octroie le plaisir de la mise à mort… Moyennant paiement. La première photo de la critique retranscrit parfaitement bien toute la logique du film, de la même manière que le changement de peau (de l’homme de tous les jours au meurtrier) est loin d’être aisé.
Business is Business et fatalement, cette vision régit tous les comportements des divers protagonistes du film. Vous rentrez dans ce système économique et financier et vous n’en ressortez qu’à la condition du respect de toutes les clauses du contrat, ce dernier ne tolérant aucune exception sauf celle de repartir les pieds devant. Cet intéressant point de vue choque bien sûr par sa logique financière dégueulasse mais révèle aussi les malaises et contradictions d’une société de plus en plus soumise aux tabous les plus pesants et aux interdictions les plus diverses. Une déviance aussi ignoble que celle décrite dans Hostel – Chapitre II paraît en être la résultante directe, une conséquence inévitable quasi normalisée. Mais bien sûr, ce comportement est tout autant extrême que le tabou qui le génère. C’est un peu le paradoxe du film de Eli Roth, qui cherche à expliciter le concept abordé dans Hostel, premier du nom, au risque de le banaliser. Un concept, au premier abord basique et banal, mais qui prouve sans contestation aucune, qu’il peut être exploité de manière intelligente et brillante… Avec Hostel – Chapitre II.

Verdict : 7/10
Hostel – Chapitre II est sympathiquement différent, et, on oserait presque le dire, agréable… A plébisciter !
Site Internet : Hostel – Chapitre II