Transformers
Transformers
Sortie:
25/07/2007
Pays:
USA
Genre:
Durée:
2h25 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Transformers

par: Sebastien Keromen



En 1984, c’était des jouets Hasbro et une série télé, créée pour vendre les jouets, mais d’une qualité tout à fait surprenante pour une série publicitaire. En 2007, les Transformers débarquent sur grand écran avec toute la puissance de l’image de synthèse et tout le talent de destructeur de Michael Bay. Ça va faire mal…

Transformers
Titre original : Transformers
USA, 2007
Réalisateur
 : Michael Bay
Acteurs : Shia LaBeouf, Megan Fox, Jon Voight, John Turturro, Hugo Weaving (voix)
Adapté des jouets Hasbro et de la série télé correspondante
Durée : 2h25

L’histoire
Sam est un ado. Sam va avoir sa première voiture. Sauf que pendant ce temps, des robots débarquent sur Terre. Et que d’ailleurs la voiture de Sam est un robot. Et que Sam va avoir l’occasion de sauver la Terre entière…






La critique

Autant l’avouer tout de suite, je suis un fan de longue date des Transformers. J’ai tous les DVD zone 1 de la série (les 4 saisons), il me reste encore des robots quelque part dans un grenier, et je peux encore transformer et détransformer Megatron ou Grimlock les yeux fermés. Autant vous dire mon impatience quand le film a été annoncé. Parce que franchement, même sorti de l’enfance et de l’adolescence, vous connaissez beaucoup de trucs plus cool que des robots qui peuvent se transformer et voiture ou en jet ?
Parlons d’abord du look des robots, que vous avez sans doute découvert sur les affiches ou les bandes-annonces. Oui, déconcertant. Les robots qui parfois ne ressemblaient pas à grand chose (ou alors au véhicule en lequel ils se transforment) semblent maintenant fait de tas de petits morceaux de fibres de carbone, ou sa version extra-terrestre. Alors bien sûr ça permet que le corps d’Optimus ne ressemble pas comme deux gouttes d’eau à une cabine de semi-remorque, mais les robots se ressemblent maintenant un peu tous, et à vrai dire je les trouve plutôt moches, y compris leur visage, mais ça n’engage que moi. Bon, et les transformations ? Différentes des " vraies " (celles des jouets), pour la raison évoquée juste avant, mais aussi réussies, et aussi cool. Le film n’en est pas trop avare, et on pourra apprécier des transformations de (ou en) tank, hélico, voitures… Et après les robots se mettent sur la gueule, bien sûr, et c’est bien ce qu’on est venu voir. Si on est un peu patient.






Parce que le film est tout de même assez long à démarrer. Le temps de planter un peu les personnages, ce qui leur donne un peu d’épaisseur, sans être ennuyeux et avec mêmes des passages hilarants. Sauf que c’est pas ce qu’on est venu voir, et avoir juste entr’aperçu un premier robot pendant la première demi-heure (si ce n’est trois quarts d’heure), ça laisse un peu sur sa fin. De fait, la première apparition en masse des robots, qui correspond à l’arrivée d’Optimus Prime (et quand on connaît tout cet univers, la première fois qu’Optimus se détransforme, ça fait quelque chose…), c’est après plus d’une heure. En contrepartie, on a donc des rôles pas trop caricaturaux, interprétés par des acteurs assez charismatiques, comme le héros, Shia LaBeouf (oui, une minute de silence pour un gars qui a un tel nom), finalement attachant. L’héroïne arrive à faire sexy et pas potiche, ce qui n’est pas si commun. Pour les autres (l’informaticienne, le petit génie de l’informatique, les politiques, les soldats), ça reste assez classique et cliché, même si ça permet parfois de bonnes scènes. Mais on a droit également à un John Turturro dans un rôle qu’il rend absolument irrésistibles et mémorable. Sérieux, continuez à filer des rôles à des bons acteurs dans des gros films, laissez-leur faire ce qu’ils veulent, et s’ils nous sortent tous un Jack Sparrow ou la performance ici de Turturro, ça sera le pied. Les personnages sont en plus servis par des dialogues pas inoubliables (à part une réplique excellente, mais bon je veux pas vous la gâcher), mais qui font mouche la plupart du temps, et gardent le spectateur de bonne humeur. On peut également dire un mot des robots en tant que personnages, et déplorer un peu leur manque de caractère. À part Optimus Prime, et dans une moindre mesure Jazz, impossible de distinguer vraiment les Autobots. Et côté Decepticons, à part un Frenzy entièrement calqué sur les Gremlins de Joe Dante, on ne rentre dans aucun caractère (enfin, si, Megatron, qui veut tout détruire, bien sûr).





Côté action, ça déménage. On espérait des robots de 10 mètres qui se battent tout plein, on a des robots de 10 mètres qui se battent tout plein. Les effets spéciaux sont absolument irréprochables, et on n’hésite pas une seule minute à croire à l’existence de ces robots. La mise en scène est dynamique tout du long, que ce soit pendant les passages de comédie ou d’action, avec toutefois une petite tendance à perdre la lisibilité de l’action dans certaines scènes, et une propension à faire des grands plans tournants jusqu’au tournis. La musique surprend car très réussie. Bien sûr, elle ne donne pas dans la subtilité (mais quand deux robots de dix mètres se donnent des baffes, on imagine mal le solo de flûte traversière), mais le son est agréable, les thèmes réussis, et elle arrive à faire passer certaines scènes au niveau supérieur.
Un paragraphe pour les amateurs de Transformers, qui savaient déjà épeler " Optimus Prime " avant la sortie du film. La principale modification par rapport à la série et aux robots (je parle de la Génération 1 et non pas des ressorties ultérieures), c’est bien sûr le look des robots et leur transformation beaucoup plus modulaire. Leur aspect vient d’ailleurs toujours de l’observation des véhicules terrestres, mais les robots s’adaptent eux-mêmes, en plug and play, sans que l’Arche ne les reconfigure. Par contre, l’histoire générale inclut bien l’abandon de la planète Cybertron et leur envie de la faire revivre. On trouve quelques petits clins d’œil pour les connaisseurs, comme des bouts de bruitages de transformation qui reprennent le " winwin wawa won " (enfin, c’est super dur à rendre en onomatopée), on a bien droit à un " Autobots, roll out ", et même au fameux " More that meets the eye " (le slogan des Transformers, pour les candides), mais dans un contexte un peu différent… Et sans oublier que la voix d’Optimus Prime (en VO) est faite par le même gars qui faisait la voix dans la série, ça fait plaisir. Par contre, le film élude les deux questions qui tarabustent tout fan des Transformers : 1) où passe la remorque d’Optimus Prime quand il se transforme en robot (ici il est venu sans), et 2) comment un robot de 10 mètres peut se transformer en radiocassette de 30 cm (ici Frenzy remplace Soundwave, et se transforme à la fois en cassette et radiocassette) ? Les transformations des robots ont été un peu mises au goût du jour, avec d’autres modèles de voitures (que je ne vous préciserai pas, étant une brêle dans ce domaine), Megatron ne se transforme plus en canon mais en une espèce de vaisseau avec canon (comme un mélange entre Cyclonus et Galvatron), Scorponok a rétréci au lavage et est passé de base géante à scorpion mécanique de 4 mètres. Mais on retrouve Starscream (sans la composante shakespearienne ou iznogoudienne), et quelques Decepticons échappés de robots géants, comme Vortex (renommé en Blackout) des Combatticons, ou Bonecrusher des Constructicons. Dommage, on n’a pas droit à ces robots géants, assemblages de 5 ou 6 robots, mais bon, faut bien laisser quelque chose plus faire plus grand dans les suites.






Revenons à des considérations qui intéresseront aussi les gens normaux, à savoir la conclusion. Transformers se voulait un divertissement cool, et il l’est indéniablement. Il possède des qualités qu’on ne lui attendait pas, comme les acteurs, la musique, des personnages bien construits. Et bien sûr des robots géants transformables qui se tirent dessus. Mais on se serait passé d’une durée excessive, de scènes un peu trop cut pour être lisibles, et (mais ça n’engage que moi) du look des robots. Au final, un bon divertissement, indéniablement un de ces films qui font plaisir parce qu’ils ne se refusent rien (je vous raconte pas la somme de trucs détruits tout au long du film), mais sans devenir un incontournable. Et maintenant qu’on sait faire des robots crédibles au ciné, je lance un appel aux studios hollywoodiens : il y a personne qui se sent de nous faire un Goldorak en live ?

A voir : parce que des robots géants transformables, c’est trop cool
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, que vous soyez déjà fan des Transformers ou non, et sauf si vous trouvez que ces robots transformables ne sont pas cool

Sébastien Keromen