Motel
Vacancy
Sortie:
01/08/2007
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
1h25 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Motel

par: Arnaud Weil-Lancry



Dans la jungle actuelle des films d’horreur et autres thriller effrayants, Motel est clairement le film de genre pour l’Eté. Plutôt sympathique mais tellement classique…

L’histoire

David et Amy tombent en panne à proximité d’un hôtel sordide. Plutôt que de passer la nuit dans la voiture, ils décident de prendre une chambre…

 

La critique

 

A chaque Eté son huit clos étouffant : en 2006, Ils, le thriller horrifique apeuré des Français Xavier Palud et David Moreau, cette année, Motel, le dernier film de Nimrod Antal, illustre inconnu au bataillon des réalisateurs de cinéma de genre. Sous couvert de nous livrer un thriller flippant, le réalisateur hongrois accouche d’un snuff movie inattendu à moitié réussi, qui parvient à capter l’attention de son spectateur par sa seule atmosphère arty mâtinée d’une envie furieuse de rendre hommage aux classiques étouffants des années 70-80 tels que Terreur sur la ligne (l’original de 1976), ou Halloween, l’horreur en moins.

 

David et Amy sont un jeune couple au bord du divorce, traumatisé par la disparition récente de leur enfant. S’étant égarés dans leur itinéraire (ben voyons), ce couple au bord de l’implosion finit par se retrouver dans un hôtel sordide. Ils découvriront rapidement le tragique destin réservé aux occupants du lieu. Un lieu délibérément perdu et angoissant, qui obligera nos deux héros à faire front ensemble. Etrangement, la production de Motel rencontra pas mal de difficulté dans sa recherche d’un hôtel délabré dans l’esprit du Pinewood Hôtel. Après avoir écumé toute la Californie du Sud, l’hôtel et la station-service furent complètement construits en studio.







 Le huit-clos est particulièrement soigné mais la forme comme le fond ont parfois tendance à être quelque peu bâclés. Certains personnages sont bien plus charismatiques que d’autres pendant que certaines séquences sont complètement inutiles, leur déroulement découvrant progressivement une rythmique trop mal construite et les limites d’un scénario ultra convenu. Luke Wilson et Kate Beckinsale relèvent fort heureusement le niveau par une interprétation très juste et jamais racoleuse. Pour l’acteur de La Famille Tenenbaum, c’est un changement radical de registre alors que l’actrice de Underworld persiste dans un genre cinématographique underground qu’elle commence à connaître. Malgré son classicisme affiché, Motel ne manque pourtant pas d’atouts séduisants : une photo très soignée couplée à un travail de lumière presque parfait, quelques plans particulièrement bien amenés (l’arrivée au motel, une entrée hurlante) et une atmosphère morbide influencée par le giallo italien (le visionnage des vidéos), même si ce dernier se révèle moins omniprésent que dans Hostel – Chapitre II.

 

Au final, Motel est un petit thriller assez réussi mais dont le soin technique peine difficilement à cacher un certain vide scénaristique. Un téléfilm de luxe, en somme, qui risque fort de se perdre dans une population du même acabit déjà fort nombreuse…

  Verdict : 6/10 Un petit thriller bien interprété et soigné mais d’un classicisme trop prononcé…

Site officiel : Motel