Boarding Gate
Sortie:
22/08/2007
Pays:
France
Genre:
Durée:
1h45 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Boarding Gate

par: Arnaud Weil-Lancry



Olivier Assayas nous présente son dernier film mettant en scène Asia Argento et Michael Madsen : Sleeping Gate… Oh pardon, Boarding Gate… Ma langue a fourché…

L’histoire
Sandra cultive une relation perverse avec un golden boy paumé, Miles Rennberg. Pour briser ce cercle malsain et maladif, la jeune femme décide de partir pour Hong-Kong…

La critique

Egaré, Egarements…
Sans masochisme ou obsession, Olivier Assayas aime présenter à l’écran des personnages ambigus et perdus. Des ombres charismatiques et perturbées, rejetons d’un univers qui a du mal à leur accorder une place. Clean fait partie de ces films d’effarés et aujourd’hui, Boarding Gate. Une atmosphère lancinante à la limite du flegmatique sert de principal pilier à ce thriller décalé mettant en scène Asia Argento et Michael Madsen. Deux acteurs qui adhèrent complètement à la philosophie cinématographique du réalisateur français. Deux sacrées gueules, du genre de celle qui vous explosent à la gueule tous les matins.






Des sacrées gueules (uniquement)…
Mais voilà, deux acteurs charismatiques ne suffisent pas à faire un bon film, et Boarding Gate en est la preuve douloureuse… Sandra est une jeune femme un peu perdue, qui paraît ne vivre que pour des coups de sang et autres plaisirs pervers. Pour rompre le cercle douloureux qui la lie à son amant, Miles Rennberg, elle s’enfuit à Hong-Kong… Dans son résumé le plus simple, on distingue très clairement les deux parties qui composent le film. Ces deux parties sont tellement distinctes qu’elles constituent difficilement un film unique. Elles sont complètement différentes et malheureusement complètement déséquilibrées, car, annonçons le franchement, la première heure qui s’attarde sur les délires et le vécu de nos deux personnages principaux est incroyablement lente, fastidieuse, dépourvue d’intérêt, incroyablement chiante. On s’ennuie ferme, et si la réalisation technique est particulièrement soignée (photo belle sans être trop chiadée, montage nerveux et compulsif), le scénario est mortellement ennuyeux. La qualité d’interprétation de Michael Madsen et Asia Argento demeure impeccable mais leur égarement ne provoque aucune empathie chez le spectateur, sauf au prix d’une douloureuse convulsion… On demeure hermétique aux tourments de ces deux êtres dont la vie oscille entre enfer et paradis, un peu à la manière des Anges Déchus de Wong Kar Wai. La deuxième partie se révèle infiniment plus sympathique et bien plus rythmée, mais le spectateur, cramponné à sa montre, n’en suit déjà plus les enjeux…

Finalement, à cette errance teintée de violence et de déchirement, on ne croit jamais beaucoup, voire pas du tout…

Verdict : 5/10
Un bilan mi-figue mi-raisin pour un film pourtant non dénué d’intérêt…