Mr Brooks
Sortie:
29/08/2007
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
2h Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Mr Brooks

par: Arnaud Weil-Lancry



Kevin Costner revient sur les écrans avec Mr Brooks, un polar pas inintéressant… Quel dommage que l’ensemble ne soit pas plus abouti…

L’histoire
Mr Brooks a tout de l’homme parfait : une réussite professionnelle hors norme, une famille magnifique… Pourtant, en lui sommeille un redoutable assassin…

La critique

Toujours le même…
C’est tout de même rageant, cette propension à limoger systématiquement tout film avec ou par Kevin Costner. Aussi maudit que Kevin Reynolds à l’époque de Waterworld ou Robin des Bois, l’acteur-réalisateur de Danse avec les Loups est pourtant revenu sur le devant de la scène avec en 2004, un Open Range flamboyant. Aujourd’hui, Mr Brooks subit le même sort de ce qui paraît être devenu un véritable rite systématique. Conspué et accablé partout, le dernier film de Bruce A. Evans ne mérite pourtant pas ce traitement aux frontières de la mauvaise foi. Bien sûr, le film n’est pas des plus réussis et sa seule véritable erreur est d’avoir été affublé d’une affiche française infâme (voyez plus haut, l’affiche américaine est bien plus belle). Mais là, on baigne dans la langue de bois, voir langue de pute.

Une idée à priori géniale…
Mr Brooks bénéficie pourtant d’une idée de base géniale. Au lieu de partir dans un thriller classique, Bruce A. Evans choisit d’adopter le point de vue du tueur. Pas de bribes d’existence et autres tranches de vie distillées à la minute, mais un véritable suivi au jour le jour. Mr Brooks est un homme d’affaires brillant qui parvient difficilement à contrôler ses pulsions meurtrières. Ces dernières se matérialisent sous la voix tentatrice de Marshall, impressionnant William Hurt. Ce dernier et Kevin Costner se livrent ainsi une confrontation de tous les instants, le premier poussant ce père de famille honorable au crime, le second se battant en permanence contre lui-même.






On pénètre très rapidement dans l’inconscient de notre « héros » et c’est réellement ce parti pris qui constitue tout l’intérêt du film, dont la trame principale n’est pas la poursuite de cet assassin par la police, mais sa vie au quotidien, ses doutes, ses souhaits et sa vie de famille. Mais voilà, le film se voit malheureusement encombré de multiples intrigues annexes, ne le complexifiant pas forcément (l’ingérence de Mr Smith, le divorce de Tracy Artwood…), mais qui mènent inévitablement à un certain allègement du travail effectué sur le personnage de Mr Brooks. L’individu n’est pas exploré, sa vie de famille (pourtant élément central du film) est survolée… Et on passe à côté de ce qui aurait pu être un formidable voyage à l’intérieur des pensées d’un tueur. Bien sûr, on a déjà eu des œuvres comme The Cell dans un registre similaire, mais Mr Brooks se veut bien plus pragmatique et rationnel. Tellement rationnel que Bruce A. Evans évince la plupart du temps toute folie de son personnage principal. Au point de rendre ce dernier presque inoffensif… Heureusement, la schizophrénie inhérente au personnage pointe régulièrement le bout de son nez, et permet de passionnantes jouxtes verbales entre William Hurt et Kevin Costner. Vous aurez compris que le film n’a d’intérêt que pour l’impressionnant travail d’interprétation fournit par ces deux acteurs… Quel dommage que le long métrage perde son temps en palabres inutiles et en intrigues secondaires médiocres…

Mais malgré les nombreux défauts de Mr Brooks, Bruce A. Evans accomplit l’exploit d’exploser notre trouillomètre dans les ultimes minutes de son film. Et rien que pour ça, il vaut le déplacement…
 
Verdict : 6/10
Un petit film loin d’être mauvais mais dont l’idée principale géniale se perd dans un gâchis scénaristique regrettable.
Site officiel : Mr Brooks