Les Méduses
Meduzot
Sortie:
05/09/2007
Pays:
Israel
Genre:
Durée:
1h18 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Les Méduses

par: Arnaud Weil-Lancry



Les Méduses, ou le dernier drame psychologique israélien à la mode…

L’histoire
L’histoire de plusieurs femmes en Israël…

La critique

Quelque part là-haut…
Avec son ton ésotérique teinté d’onirisme, Les Méduses est représentatif de cette tendance actuelle du cinéma israélien de s’orienter vers un registre décalé. De la même manière que Tehilim il y a quelques mois, ce premier film d’Etgar Keret et Shira Geffen est plutôt compliqué à appréhender : moins ostentatoire et franchement moins facile que d’autres longs-métrages sortis en 2006 comme Avanim, Les Méduses étonne, surprend, déconcerte.

En effet, cette fresque de plusieurs vies de femmes joue en permanence sur les impressions et les sensations, donnant l’illusion de négliger les sentiments de ses personnages. Ces histoires, prises pratiquement au hasard au milieu de la vie israélienne, illustrent un aspect inhabituel de la condition de la femme en Israël, mais ont cela d’original qu’elles ne s’attardent pas sur la condition féminine juive au Proche-Orient. Ces tranches de vies sont normales, classiques, presque banales et pourraient avoir lieue dans n'importe quelle partie du globe : Joy est une employée de maison en exil auprès d’une femme délaissée par sa fille, Keren se casse la jambe et ne peut partir aux Caraïbes après son mariage, Batya découvre une jeune fille sortie de l’eau… Toutes ont cela en commun de ne pas trouver leur place dans une société indifférente à leur condition presque précaire (précarité affective ou financière). A leur manière, toutes se cherchent confusément et personnifient une certaine forme de dérive existentielle. Le fait que ces héroïnes soient d’âges différents contribue à l’universalité de leur condition et cette « unité » sert particulièrement le message véhiculé par les réalisateurs, celui d’une démarche intérieure, d’une quête de soi et de sa place dans sa propre vie.

Mais il y a méthode et méthode, et nos deux réalisateurs handicapent régulièrement leur propos par un rythme mal structuré et une atmosphère métaphorique faussement onirique. L’impact émotionnel du film en ressort complètement moindre, presque désamorcé par des partis-pri de réalisation hasardeux. Résultat : une œuvre difficilement abordable à tous et un message tronqué, peu avantagé par une dimension technique trop inégale. Une expérience à tenter à ses heures perdues…
 
Verdict : 6/10

Un premier film difficile d’accès de la part d’Etgar Keret et Shira Geffen. A visionner avec un certain recul et un certain goût pour la métaphore.