30 jours de nuit
30 Days of Night
Sortie:
09/01/2008
Pays:
Nouvelle-Z
Genre:
Durée:
1h45 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

30 jours de nuit

par: Arnaud Weil-Lancry



Rien que le pitch de cette histoire d’horreur devrait vous donner l’eau à la bouche… Il s’agit de 30 jours de nuit, le dernier film de David Slade... Non ? Alors je ne vous comprends pas…

L’histoire
A Barrow, en Alaska, le soleil quitte les journées pendant un mois… C’est le moment que choisit un gang de vampire pour décimer la ville… Eben et Stella vont alors tenter de survivre jusqu’à l’aube…

La critique

Hard Slade
30 jours de nuit est l’occasion rêvée pour permettre aux retardataires de découvrir ce surdoué qu’est David Slade. Remarqué l’an dernier avec son remake du petit chaperon rouge, Hard Candy, ce réalisateur sur le tard (trente huit ans) a défrayé la chronique avec cette malsaine histoire à tendance pédophilique. En un seul et unique film, ce cinéaste hors norme a imposé sa griffe : image soignée sans être lechée, une tendance à privilégier les gros plans sur les visages des personnages, une propension à appuyer les moments dramatiques, et enfin, une aptitude à tirer de ses acteurs le meilleur d’eux-mêmes. Avec 30 jours de nuit, David Slade prouve que Hard Candy n’était pas un coup de bol, mais une simple entrée en matière et une mise en bouche géniale. Il nous permet de retrouver le rare Josh Hartnett dans ce film de vampire au scénario dément, et après Le Dhalia Noir, l’interprète principal du mésestimé Slevin finit par confirmer son talent.





Le pitch de neige et de sang…
Le dernier film moderne de vampire en date remonte à Une nuit en Enfer ou à Vampires par John Carpenter, des films un peu quelconques, qui, sans être ratés, s’élevaient tout juste au dessus de la moyenne. 30 jours de nuit les atomise littéralement en devenant LE film moderne de vampire (si l’on excepte Blade qui est quand même un cas un peu particulier, Marvel oblige). Dès les premières images, le film de David Slade respire la grande classe : une image tout bonnement incroyable jouant avec merveille entre le blanc et le rouge, des plans toujours fabuleux mettant en évidence la moindre émotion des personnages, et une histoire démentielle, le script idéal (de la claustrophobie sanglante pure). Le geek maîtrise un maximum son sujet en dépit de son caractère gore et horrifique et se permet même un plan surprenant d’innovation (le massacre des villageois, filmé du dessus). Les personnages sont particulièrement crédibles, d’émotion constante et de rage contenue, avec une mention spéciale pour Josh Hartnett. Tout au plus, on sera obligé de reconnaître le style un peu trop caricatural des vampires, qui sont ponctuellement un rien too much.





La tension est permanente, même si on est constamment en train d’admirer la qualité visuelle du travail de ce talentueux réalisateur. David Slade essaye en tout cas d’être au maximum fidèle à la vision novatrice de la bande dessinée d’origine écrite par Steve Niles et dessinée par Ben Templesmith, plus bestiale et plus sombre que l’image traditionnelle rattachée au mythe du vampire, une image gothique et romantique. On saluera en particulier le travail du Chef Décorateur, Jo Willems, qui a souhaité rapprocher la palette de couleurs de teintes sombres, métalliques et froides. Si on y rajoute le travail de réalisation de David Slade, qui, en plus de mener son film tambour battant, intègre la touche d’émotion indispensable (quel final !), il ne nous reste plus qu’à tirer notre chapeau !

Verdict : 7,5/10

Un très bon film de vampires qui innove par son incroyable qualité visuelle. Mais quel dommage que les vampires ne soient pas moins caricaturaux…
Site officiel : 30 jours de nuit