Filatures
Eye in the Sky
Sortie:
02/01/2008
Pays:
Hong-Kong
Genre:
Durée:
1h30 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Filatures

par: Arnaud Weil-Lancry



Scénariste du très attendu Triangle, Yau Nai Hoi nous livre ici son premier polar. De la pure tension, de l’excitation intégrale, un des films policiers les plus palpitants qu’on ait pu voir à l’écran ces dernières années.

L’histoire
Piggy se fait engager dans une unité de la police de Hong-Kong, spécialisée en filatures. Avec son supérieur, le capitaine Huang, elle va essayer de remonter au cerveau d’un casse, le Fantôme…
 

La critique

Election, puis Filatures…
Après avoir collaboré avec Johnnie To sur l’excellent Election l’année passée, Yau Nai Hoi s’essaie pour la première fois à la réalisation avec Filatures, un pur polar comme savent le faire les hong-kongais. Le film décrit l’histoire d’une unité de la police de Hong-Kong, spécialisée dans les filatures, qui va se retrouver confrontée à une affaire de casse et de braquage, dont le cerveau, surnommé le Fantôme, demeure insaisissable. Sur les traces de son illustre aîné, Yai Nai Hoi ne fait pourtant pas particulièrement  appel aux mêmes artifices que le réalisateur de PTU : l’ensemble de la réalisation est extrêmement sobre et posée, sans jeux de lumière appuyés et avec une photo dépourvue de tout artifice. On y retrouve les acteurs principaux du premier volet d’Election, Simon Yam et Tony Leung Ka Fai. Ces figures emblématiques du film policier de Hong-Kong propulsent Filatures à un très très haut niveau, mais cela, ce n’est pas une surprise…




Toute la force du film de Yau Nai Hoi consiste à se focaliser aussi bien sur ses personnages que sur leur métier. Ici, pas besoin de s’attarder sur la vie privée de l’agent Chien ou Crevette, inutile de s’alourdir d’effets visuels malvenus, même si le montage est d’une précision quasiment démoniaque. Filatures se concentre de sa première à sa dernière seconde sur son titre et son titre uniquement, la filature de ce groupe de braqueurs qu’il convient de neutraliser. Les agents de surveillance font partie intégrante du scénario du film, tout comme leur base et le groupe à surveiller. Dans la gigantesque sphère qu’est Hong-Kong, chacun tient rigoureusement sa place et ne la quitte pas. Le scénario qui en découle est diabolique, chaque filature devient palpitante à s’en faire exploser les mirettes, chaque parole est à saisir à la volée. Yau Nai Hoi nous fait pénétrer dans l’univers policier le plus passionnant qu’on ait pu voir au cinéma depuis longtemps. Chaque plan, étudié au millimètre, est d’une précision chirurgicale, entraîne toujours plus profondément le spectateur dans le jeu grandeur nature de ce nouveau réalisateur sidérant.

Yau Nai Hoi, s’il ne s’attarde pas sur la vie privée de ses protagonistes, se contente de la suggérer du bout des lèvres. Ses acteurs sont fabuleusement attachants, avec une qualité d’interprétation d’un niveau de grand standing. On constate avec un plaisir non feint depuis un certain temps maintenant, une amélioration constante du jeu des acteurs de Hong Kong, toujours jugé un peu extravagant (voire ostentatoire) par l’Européen lambda. Vous l’aurez deviné, Filatures, malgré sa diffusion pitoyable, est un polar à ne pas louper.

Verdict : 8,5/10
Pour son premier film, Yau Nai Hoi nous livre un film d’une intensité incroyable et passionnant de la première à la dernière seconde.