John Rambo
Rambo
Sortie:
06/02/2008
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
1h30 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

John Rambo

par: Arnaud Weil-Lancry



Notre Sly adoré revient sur le grand écran avec un John Rambo que tous considéraient comme inutile en diable. La surprise n’en est que plus grande…

L’histoire
John Rambo vit désormais au nord de la Thaïlande… Lorsqu’un groupe d’humanitaires vient lui demander de les guider, il décide de les conduire au camp de réfugiés posté plus loin. Mais les humanitaires sont portés disparus et un groupe de mercenaires est envoyé à leur recherche…

La critique

Alors qu’on le croyait définitivement mis à la retraite, John Rambo revient sur le grand écran avec un opus final traumatisant. Réitérant le coup du je-ne-suis-pas-encore-mort façon Rocky Balboa, Sylvester Stallone prouve qu’il faut encore compter avec lui, peut-être encore plus en tant que cinéaste que comme acteur. Son John Rambo est un pur film de guerre, 90 minutes de tuerie avouée et assumée, du traumatisme intégral en bobine.






I am back
John Rambo s’est exilé dans le nord de la Thaïlande et y vit une existence austère et simple. Le jour où un groupe de volontaires humanitaires vient lui demander son aide pour le conduire à un camp de réfugiés à soigner, tout (re)bascule… Le naturel revient au galop et l’homme traumatisé du premier volet (faut-il encore rappeler à quel point le premier film de la série est un chef d’œuvre ?) refait surface. Exit les mauvais souvenirs poussifs et ridicules de Rambo 2 et 3, faites place au traumatisé de guerre qui ne vit que pour les armes et le sang. Car Sylvester Stallone ne s’épargne rien, et transformé en boucher vengeur pendant quatre vint dix minutes, il transforme son film en une réelle exécution des monstrueux militaires à l’origine de tous ces morts. Le châtiment et la punition des mauvais ne laisse place à aucune incertitude et à partir de ce moment, la plongée dans un film de guerre d’une extraordinaire violence est complète. Il faut vraiment s’accrocher pour ne point fermer les yeux devant un tel déluge de violence et de sang. Telle une main divine vengeresse, John Rambo est là. Et là où l’art de Stallone en tant que réalisateur frise le génie, c’est lorsque ce dernier parvient à mélanger si justement images-chocs, tueries et sens de l’image. Une image toujours présente et admirable, doublée d‘une caméra virevoltante qui n’oublie jamais de laisser ses séquences complètement lisibles et transparentes.

Tel un Conan le Barbare des temps modernes (la parenté avec le film de John Milius est étonnante), notre survivant du Vietnam n’a aucun doute ni incertitude sur le bien-fondé de sa main de sang. La violence humaine éclate à l’écran et le spectacle est incroyablement éprouvant pour le spectateur, hagard et traumatisé face à ces sommets de cruauté (l’anéantissement de villages entiers par les militaires locaux) et de violence (tous les hommes mauvais meurent). Il en résulte une telle négation de la vie, une telle négativité de l’homme et si peu d’espoir, qu’on en ressort les tripes nouées avec une furieuse envie d’aller se vider.

On ne pourra pas, toutefois, s’épargner quelques clichés : la belle jeune femme à l’origine de ses déchirements intérieurs, le chef militaire est un pédophile ignoble, les mercenaires envoyés en renforts sont cons-mais-pas-tant-que-ça… La seule faute de Sylvester Stallone demeure peut-être de ne jamais réellement condamner son personnage légendaire. On aurait tendance à oublier que c’est notre héros tout de même…

Verdict : 7/10
Un très bon film de guerre, aux images souvent à la limite du supportable…
Le site officiel : John Rambo