L'heure d'été
Sortie:
05/03/2008
Pays:
France
Genre:
Durée:
1h40 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

L'heure d'été

par: Arnaud Weil-Lancry



Auréolé d’une vague de critiques alléchantes, L’heure d’été se voulait être une réussite… Mais Olivier Assayas n’est pas un cinéaste facile. Oh non, pas du tout…

L’histoire
Après le décès brutal de leur mère, trois jeunes gens décident de vendre la propriété familiale…

La critique

L’heure de se réveiller…
Très peu de temps après son laborieux Boarding Gate, Olivier Assayas nous ressert un film dont il a le secret : ambiance à la fois calme et lancinante, ensemble doux et très progressif à la limite du poussif, temps appuyé consacré aux personnages et aux comédiens. Seulement voilà, Olivier Assayas, on aime ou on n’aime pas. C’est blanc ou noir… Aucune demie mesure possible avec ce cinéaste français si attaché à se donner du temps. Il en résulte des films pas forcément faciles d’accès et à la limite de l’ennui douloureux pour ceux qui demeurent hermétiques à son cinéma. Un cinéma fondamentalement humain, souvent éprouvant, mais abordé de façon tellement particulière qu’un état d’esprit presque décalé est nécessaire. Et même avec un recul poussé à l’extrême, on peut complètement rester imperméable aux tranches de vie dépeintes par le cinéaste. Ce fut le cas pour Boarding Gate, ce sera à nouveau le cas pour L’heure d’été.

L’heure de se coucher…
Inévitablement, les acteurs d’un tel film sont parfaits. Comment pourrait-il en être autrement de Charles Berling, Juliette Binoche et Jérémie Renier… ? Frédéric, Adrienne et Jérémie se retrouvent dans la maison familiale pour fêter les 75 ans de leur mère, Hélène Berthier. Le décès de la vieille dame peu de temps après va les amener à se confronter au passé…
Malheureusement, un passé plein de promesses sur le papier mais ô combien décevant pour le spectateur. Là où l’on attendait un film mettant l’accent sur les liens familiaux, sur un passé supposé déchirant, sur les rapports frères et sœurs et inévitablement sur le deuil, on ne trouve… Rien. Passée la première demie heure très lente mettant en place les personnages (de la même manière que pour Boarding Gate), le spectateur se contente de contempler un simple exposé relatif à l’art sous toute ses formes, une visite express du Musée des Arts Décoratifs, bref, une belle escapade à Drouot. Olivier Assayas n’est malheureusement jamais là où on l’attend et aucun thème cité plus haut n’est abordé. Des thèmes prévisibles, certes, mais qui auraient eu le mérite d’immerger le badaud dans son film. Un film au final intéressant pour sa photo tellement carte postale, mais d’un intérêt plus que limité, sauf pour le chaland déambulatoire en quête d’une brocante pour chiner.

Verdict : 5,5/10
Un film aux belles images et d’un intérêt purement artistique. Par contre, sur le plan humain, aucun intérêt…
Le site officiel : L’heure d’Ete