Soyez sympas, rembobinez
Be kind, rewind
Sortie:
05/03/2008
Pays:
USA
Genre:
Durée:
1h35 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Soyez sympas, rembobinez

par: Sebastien Keromen

Michel Gondry ne fait rien comme tout le monde. Chacun de ses films est un monde à part entière, où l’imagination et l’inventivité sont religion. Mais cela suffit-il à faire un film ?

Soyez sympas, rembobinez
Titre original : Be kind, rewind
USA, 2008
Réalisateur
 : Michel Gondry
Acteurs : Jack Black, Mos Def, Danny Glover, Mia Farrow, Melonie Diaz
Durée : 1h35

L’histoire
Suite à un accident de centrale électrique, Jerry est magnétisé. A cause de ce « pouvoir », il efface toutes les K7 vidéo du vidéoclub de son copain. Pour empêcher le vidéoclub de fermer, il ne leur reste plus qu’à refaire les films effacés… avec les moyens du bord.




La critique

Ça doit être moi, mais je continue à trouver les films de Michel Gondry inventifs mais totalement dépourvus d’émotion, et en fait pas mal dépourvus d’intérêt aussi. C’était pareil pour Eternal sunshine of a spotless mind et la Science des rêves, donc, si vous avez aimé ces films, vous avez une chance d’aimer celui-ci. Mais si comme moi ils vous ont laissé froid, ce n’est sans doute pas la peine de le tenter. Pourtant l’idée de départ (encore une fois) valait le déplacement : retourner des blockbusters avec des bouts de ficelle, ça pouvait donner du bon délire et des bons rires. À l’arrivée, à part le tournage de SOS Fantômes, ça ne prend que quelques images pour chaque film, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Le reste tourne autour de la survie d’un vidéoclub, de deux amis, d’une jeune fille qui-n’en-veut, d’un Danny Glover trop vieux pour ces conneries. Rien de bien passionnant, surtout que les personnages en font des tonnes (jamais il dit « coupez » Michel Gondry ? Pourtant plus d’une fois il aurait fallu arrêter Jack Black) et qu’on ne s’attache jamais à eux.




Côté mise en scène, c’est comme toujours brillant, autant la mise en scène du film lui-même que la mise en scène des films « suédés » (re-tournés avec pas de moyen), inventif et surprenant. Mais les dialogues se chargeront de vous ramener sur Terre, avec des répliques d’une platitude accablante ou d’un amateurisme désolant, ne remplissant souvent même pas le minimum de ce qu’on leur demande : faire avancer l’intrigue. Tours et détours et digressions inutiles et ennuyeuses nous font regretter que l’action ne soit pas resserrée sur ce qu’on était venu voir. Entre grands vides et absence d’émotion, le compte n’y est pas. Encore une fois, Michel Gondry s’adresse à notre cerveau et pas à notre cœur. C’est trop demander que d’avoir les deux ?

A voir : pour l’originalité, malheureusement trop courte
Le score presque objectif : 6/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +/- 0, encore un Michel Gondry que je ne conseillerai pas. Mais si vous avez aimé les précédents…

Sébastien Keromen