MR73
Sortie:
12/03/2008
Pays:
France
Genre:
Durée:
2h04 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

MR73

par: Arnaud Weil-Lancry



MR73… ou quand l’excès d’esthétisme nuit à l’image…

L’histoire
Louis Schneider, un flic marseillais au passé sombre et lourd, enquête sur une série de meurtres sanglants. Pendant ce temps, Charles Subra, un assassin ignoble, s’apprête à sortir de prison après une longue peine purgée pour d’innombrables meurtres, dont celui des parents de Justine. Cette dernière contacte alors Schneider, qui avait arrété Subra à l’époque…
 

La critique

Quai Marseillais…
Quatre années après son excellent 36, Quai des orfèvres, Olivier Marchal revient sur le devant de la scène avec un nouveau polar noir : MR73. Là où l’on pouvait considérer son précédent film comme sombre, MR73 nous plonge dans l’Enfer le plus total et la noirceur la plus profonde. Marseille… ? Que nenni ! Il ne reste plus rien de cette belle ville du sud dévastée par la pluie et par l’obscurité, une ville où le soleil ne pénètre jamais et dans laquelle la saleté et le désespoir des images reflètent l‘amertume et la négativité de ses habitants. Mais voilà, trop, c’est trop et à force de vouloir trop en faire et trop en montrer, Olivier Marchal désamorce complètement son propos et donc son film.






Auteuil sur l’autel de la folie…
Pourtant la trame de base n’est pas des plus désagréables avec cette histoire de flic à bout chargé d’une nouvelle enquête. Le synopsis est archi classique mais avec Daniel Auteuil et son visage si particulier, il y avait réellement de quoi créer une œuvre marquante.
On part donc doucement sur les traces d’un scénario écrit par Olivier Marchal pour se rendre rapidement compte que rien ne va forcément être inédit. L’interprète de l’Adversaire est comme à son habitude impeccable mais ne parvient pas à crédibiliser son personnage. La faute à un visuel beaucoup trop léché et travaillé, et franchement largement académique. Il en résulte pour le spectateur une incapacité complète à faire preuve d’empathie, voir même une grande difficulté à rentrer dans le film. On s’attarde bien plus souvent sur ces images si travaillées, ces éclairages si ingénieux et cette musique omniprésente. Parce que finalement, quel est le propos de ce film ? Décrire la descente aux Enfers d’un individu lassé de lui-même et à la poursuite d’un déséquilibré ? Ou une démonstration de ce qu’il est possible de faire avec un excellent directeur de photographie (Denis Rouden) et un compositeur doué (Bruno Coulais) ?

Lorsque survient la seconde histoire, celle du tueur sanguinaire (éphémère Philippe Nahon déjà aperçu dans des rôles similaires dans Haute Tension et Calvaire), on part franchement en vrille. Les deux histoires, si elles sont reliées, demeurent finalement complètement dissociées et inintéressantes chacune à leur manière. Il aurait été bien plus judicieux de ne pas multiplier les personnages pour privilégier une trame unique et un scénario plus accrocheur. MR73… Un film d’un visuel magistral, mais au pitch ô combien bancal…

Verdict : 6/10
Assez inégal et loin d’être dépourvu de qualité, MR73 peine à briller. La faute à une recherche visuelle comme scénaristique inutile et trop poussée…
Le site officiel : MR73