Doomsday
Sortie:
02/04/2008
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
1h45 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Doomsday

par: Arnaud Weil-Lancry



Sous ses allures de nanar fantastique à deux sous se cache un petit film modeste et bien sympathique. Doomsday, la petite surprise de Neil Marshall.

L’histoire
Dans un futur proche, l’Ecosse est ravagée par une épidémie foudroyante. Les autorités, décidant d’endiguer le mal coûte que coûte, enferment le pays dans une véritable forteresse métallique, transformant ainsi le nord du Royaume-Uni en une zone d’horreur et de non droit. Mais des décennies plus tard la maladie refait surface en plein Londres…

La critique

Neil Marshall…
Après un Descent ô combien traumatisant, nous voici face au nouveau film de celui qui est devenu une réelle référence en une seule et unique oeuvre, Neil Marshall. Si Doomsday préfigurait la déception la plus totale : allure de navet des années 90, visuel kitch et déjà vu, scénario rabâché à l’extrême… Force est d’avouer que dans le genre, le film est pratiquement excellent. Si, si. Doomsday est un film fantastique d’un esprit zedissime mais suffisamment bien fichu pour scotcher le spectateur sur son siège. Il faut avouer que la surprise est complète et Neil Marshall nous pond un petit film fendard, extrêmement sympathique et fichtrement jouissif. Chaque plan est un plaisir de photographie, chaque séquence renvoie à ce qui a pu se faire de mieux dans les années Carpenter et la période Mad Max. Si on y rajoute une musique discrète s’octroyant le luxe de minutes entières d’envolées lyriques envoûtantes, on se retrouve face à un petit film borderline en permanence mais finalement solide de bout en bout. Mais j’ai oublié que c’est Neil Marshall qui est aux commandes…






Le scénario mortel…
A la lecture du pitch de base (une partie du Royaume-Uni est ravagée par une épidémie et le gouvernement véreux ne renonce à aucune pratique pour endiguer la maladie), on est partagé entre le fou rire et la gaule intégrale : Doomsday va-t-il être une daube dantesque ou une expérience jouissive respectant le spectateur et allant jusqu’à lui éclater la tête dans son siège ? La deuxième option mon général ! Neil Marshall démontre pendant 105 minutes une maîtrise impressionnante d’un sujet archi casse-gueule. En permanence, son thème est à la limite du plantage et de la bêtise complète, mais on osera dire que c’est la maîtrise du réalisateur de The Descent qui permet à Doomsday de toujours demeurer respectable en toutes circonstances. On a beau baigner dans une atmosphère futurisque à la New-York 1997 ou post-apocalyptique à la Mad Max, le film ne sombre jamais dans le ridicule. Tout est filmé avec un style évident, la photo est incroyablement soignée pour un film de cette catégorie, les acteurs, même s’ils se lâchent un peu trop, sont tout à fait crédibles. Et on constate, par-ci, et par-là, ces petites choses qui font la différence : une photo et un montage fréquemment effectués dans l’obscurité, évitant ainsi le ridicule potentiel de certains plans, un mélange détonnant des genres (Guerre/Science-Fiction/Horreur/Aventures/Médiéval) toujours cohérent malgré sa propension casse-geule évidente, des acteurs plus solides que de coutume pour un genre décrié…

On vous l’aura fait comprendre, si Doomsday joue souvent le jeu d’une atmosphère eighties doucement kitch et facilement autodestructrice, Neil Marshall parvient à maintenir son film dans une belle crédibilité grâce à un respect frappant du genre. Le film en est sympathique, fun, et ultra-jouissif.
 
Verdict : 7,5/10

Doomsday ne vous marquera pas pour des années, mais sa réussite multiple en fait un des divertissements actuels à ne pas rater. Comme l’époque de Dog Soldiers paraît lointaine…
Site officiel : Doomsday