Et un film cent pour cent frenchie, Un !
Il y a longtemps que je t’aime, le film de Philippe Claudel qui ressemble à tous les autres…
L’histoire
A sa sortie de prison, Juliette vient s’installer chez sa jeune sœur, Léa. Mais quinze ans ont passé et les retrouvailles sont pour ainsi dire particulièrement difficiles…
La critique
Encore une fois, le Cinéma Français accouche d’un film qui plaira sans aucun doute aux amateurs jusqu’au boutistes, tout en laissant de côté ceux qui ne supportent plus l’exception culturelle française. Car, c’est sûr et certain,
Il y a longtemps que je t’aime est français jusqu’au fond de la gorge, avec toutes les conventions que cela peut induire : tragédie sociale et familiale déchirante, atmosphère poisseuse et suicidaire, ambiance à la Erick Zonca (en moins bien), acteurs et actrices à fleur de peau.
Mais cette fois, la sauce prend difficilement avec cette histoire de deux sœurs qui essaient de se retrouver après 15 ans de prison pour l’une d’entre elles. Comme à son habitude, Kristin Scott Thomas livre une performance splendide efficacement accompagnée par sa fragilité anglo-saxonne si agréable, mais sans être aucunement secondée par une Elsa Zylberstein égarée dans ses propres émois. Si l’actrice de
l’Homme est une femme comme les autres est toujours aussi ravissante, son jeu maladroitement fébrile et larmoyant plombe une bonne partie d’une atmosphère à la base dramatique et tragique. C’est simple, on a cordialement envie de la baffer, même si l’échec relatif du film ne repose pas uniquement sur ses épaules. En effet, le rythme du film est lui aussi inégal entre moments lents et poussifs et réels moments de recueillement liés au thème de la prison et de l’isolement social et familial. Si on aurait pu souhaiter un travail sur l’univers pénitentiaire et sur la thématique de l’exclusion plus poussé, on est tout de même charmé par l’interprétation subtile et discrète de Laurent Grévill… Encore une fois contrebalancée dans le mauvais sens par le jeu prévisible et caricatural de Serge Hazanavicus.
Vous aurez donc compris que
Il y a longtemps que je t’aime baigne en quasi permanence dans une atmosphère peu favorisée par des interprétations paradoxales. Le scénario, lui, mal agencé et irrégulier, n’est guère aidé par une trame découverte bien trop tôt alors que le travail de l’isolement aurait pu être traité avec encore plus de justesse et de profondeur. Restent les interprétations magistrales de Kristin Scott Thomas et Laurent Grévill qui parviennent à miraculeusement rétablir la balance… A vous de voir si cela vous suffira pour aller voir ce film…
Verdict : 6/10
Un film pas mauvais mais qui s’enfonce dans une atmosphère archi convenue, desservi par des interprétations aux antipodes…
Site officiel:
Il y a longtemps que je t’aime