Rec

Le cinéma gore extrême s’offre son premier chef d’œuvre de l’année. En 2007, nous avions eu droit à A l’intérieur, en 2008, nous avons Rec… encore une réussite espagnole, cette fois-ci à mettre au crédit de Jaume Balaguero et Paco Plaza.

L’histoire
Angela est journaliste. Son émission, relative aux évènements de la nuit, accompagne ce soir un petit groupe de pompier. Quand ces derniers reçoivent l’appel d’une femme effrayée, ils accourent et découvrent un appartement étrange…
 
La critique

On en ressort les pieds devant…
… Pardon, les cheveux blancs. Quelle créativité ces espagnols, tout de même… Après un Orphelinat un rien téléphoné mais quand même sacrément efficace, nos compères européens remettent le couvert et nous livrent aujourd’hui Rec. Une sorte de reality-horror-show, un film de flippe en direct, du gore en veux tu en voilà, un aller direct pour jouer au flipper avec ses testicules… Et pourtant, rien le laisse préfigurer une telle descente aux Enfers. L’émission nocturne d’Angela commence bien sympathiquement, voire gentiment avec cette brève description de la vie peu mouvementée de cette caserne de pompiers. Survient alors cette alerte qui conduit notre petit groupe dans un des derniers cercles de l’Enfer. Il sera très difficile d’en dire beaucoup plus sans dévoiler une intrigue simple mais efficace, mais sachez que nos deux lascars de réalisateurs (Paco Plaza et Jaume Balaguero) réalisent avec Rec un film fichtrement éprouvant et une réalisation maîtresse du cinéma d’horreur de ces dernières années.






Toujours plus extrême…
Avec ce nouveau cinéma gore actuel, on pensait avoir tout vu en matière d’extrême et de cru dans le genre, plus c’est ignoble, mieux c’est. Et bien non, les deux réalisateurs espagnols accomplissent l’exploit d’aller encore plus loin dans ce souci de proximité de l’horreur avec les spectateurs grâce à l’utilisation de la télé réalité. C’est bien simple, on a l’impression de vivre ce cauchemar en direct, avec infiniment plus d’efficacité qu’un Cloverfield, renouant ainsi avec le sentiment de peur authentique d’un Blair Witch Project. La peur est authentique et l’horreur, crédible car présente en live. On pourra reprocher aux réalisateurs de chercher à grignoter à un peu à tous les râteliers et en conséquence de donner un look un rien racoleur à leur œuvre comme avec ce final un peu too much. Mais l’effet est là et la réalisation est excellente de précision et de tension… Finalement, les petites 80 minutes du long-métrage passent comme une lettre à la poste, et si elles sont un peu courtes, d’entachent en rien un savoir-faire gore aussi fabuleusement mis en œuvre. Un film pareil, c’est de l’or en barre, des émotions d’une autre époque… Bref, un film à mater en urgence…
  
Verdict : 8/10
Un des premiers moments de terreur authentique de l’année 2008, à ne rater sous aucun prétexte.
Site officiel : Rec