Chronique des morts vivants
Diary of the dead
Sortie:
25/06/2008
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
1h35 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Chronique des morts vivants

par: Arnaud Weil-Lancry



Très éloigné de ses réussites habituelles, Chronique des morts vivants dépareille dans la filmographie de Georges A. Romero. En effet, le Dieu des zombies nous a habitués à tellement mieux…

L’histoire
Alors qu’ils sont en train de tourner un film d’horreur, des étudiants en cinéma réalisent que, partout dans le pays, les morts reviennent à la vie…

La critique

Il n’a pas perdu la main, le père Romero…
Ce petit aparté mentionné dans ma critique du très réussi Territoire des morts ne s’applique absolument plus aujourd’hui. Cette Chronique des morts vivants est éloignée, très éloignée des réussites majeures du genre auxquelles nous avons été habitués par le passé. A qui la faute ? A un scénario trop proche de Rec ? A une formule zombiesque qui commence à sentir le sapin ? A des clichés vus, revus et toujours revus ? A un réalisateur génial qui a des difficultés à se renouveler… ? Un peu de tout cela, certainement…






Le réalisateur qui filmait des réalisateurs…
Pendant tout le long de la projection de Chronique des morts vivants, on est partagé, mitigé et sceptique. C’est quoi ce film ? Une sorte de journal intime sur la fin du monde par les zombies ? Une tentative de la part de Georges A. Romero de se mettre à l’heure d’Internet ?  Un souhait de se moderniser tout en restant proche des thèmes qui lui sont chers ? La tache est malheureusement ardue. Le Territoire des morts, malgré son classicisme un rien éhonté, demeurait du full Romero : des thèmes à la Carpenter proches des années 80-90, une atmosphère de fin du monde géniale, une ambiance à la Mad-Max particulièrement bandante, des zombies attachants et des héros crédibles balançant leur humanité à tout va… Des formules presque banales mais efficaces. Avec sa Chronique des morts vivants, Georges A. Romero cherche à se mettre à jour avec une thématique particulièrement axée sur la communication, Internet, et les médias. On retrouve ses thèmes clefs et son penchant révolutionnaire à toujours chercher la provocation et le « je-men-fous-je-vous-emmerde-et-je-fais-ce-qui-me-branche ». Mais voilà, le moteur cale en plein désert et aucune remorque à l’horizon. On restera dans cet état desespéré de prostration jusqu’à la fin du film. A force de filmer ceux qui filment mais aussi ce qui filme, à savoir la caméra, notre réalisateur de zombies désamorce complètement son sujet. On finit par regarder ces personnages bas en couleur de très loin, en ayant d’énormes problèmes d’identification. Le message sur la perversion de l’information finit par être trop vulgaire pour être entendu tout en donnant des sueurs froides tellement le propos est fade et soporifique tout en étant laborieux.






Mais finalement, tout cela ce ne sont que des palabres techniques… nos zombies, où sont-ils ? Nos personnages caricaturaux et attachants, où sont-ils ? Justement, on ne les voit nulle part… Disparus, ces zombies forts en gueule et en couleurs… évanouis, ces anti-héros endimanchés et tellement décalés qu’on les adore. Monsieur Roméro où est donc passé le charisme de vos personnages et votre capacité à rendre un cafard attendrissant… ? Et ce manque d’intérêt pour ses personnages, cette transparence de tous (oui, tous) les individus montrés à l’écran, c’est impossible à digérer. Malgré tous ses efforts, le spectateur ne retrouve pas et ne retrouvera jamais pendant les 95 minutes que dure La Chronique des morts vivants, l’attachement aux personnages qu’il recherche tant.
Et cela, c’est impardonnable.

Verdict : 5,5/10
Une énorme déception de la part du Maître des films de zombies. Un film un peu quelconque, un peu inintéressant, et surtout pas accrocheur du tout. Dommage...
S
ite officiel : Chronique des morts vivants