WALL•E
WALL•E
Sortie:
30/07/2008
Pays:
USA
Genre:
Durée:
1h35 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

WALL•E

par: Sebastien Keromen

Les studios Pixar ont toujours un parcours sans faute. Et si je vous dis que WALL•E est un de leurs tous meilleurs films ? Oui, la barre était déjà très haute, mais il la passe haut la main. Un film pour tout le monde, petits et grands, hommes et femmes, amateurs d’action ou de romance, humains ou robots. A ne pas rater !

WALL•E
Titre original : WALL•E
USA, 2008
Réalisateur
 : Andrew Stanton
Acteurs : avec un peu la voix de Sigourney Weaver en VO, et de personne de connu en VF
Musique de : Thomas Newman
Durée : 1h35

L’histoire
WALL•E est le dernier robot en activité sur Terre. Il compacte et entasse les monceaux d’ordures qui ont envahi la Terre. Son seul ami : un cafard à qui il donne des biscuits. Ses distractions : ramener des jolis objets, et regarder de vieux films romantiques. Mais quand un joli robot blanc atterrit, tout va changer




La critique

Comme toujours, avec Pixar, ça commence par un court-métrage. Priez pour que votre salle ne l’ait pas oublié. Ici, le court s’appelle Presto et narre les démêlées d’un lapin et d’un magicien à chapeaux magiques. Vous vous rappelez l’excellentissime For the birds (Drôle d’oiseaux sur une ligne à haute tension, en VF), qui avait eu l’Oscar du meilleur court-métrage, avec ses oiseaux irrésistibles ? Eh bien Presto est plus drôle. Je sais que vous ne me croyez pas, faudra aller vérifier par vous-même.




Ça commence donc bien. Et comme toujours, avec Pixar, ça continue bien. On dit qu’il n’y a pas de recette pour faire un bon film, mais je commence vraiment à penser que Pixar l’a tout de même trouvée. Encore une fois, tout est parfait, de la réalisation à l’histoire, mais nous allons voir tout ça en détail. Commençons donc par le plus « facile », la réalisation. Je pense ne pas être le seul à penser que depuis deux ou trois ans, plus rien ne résiste aux images de synthèse, c’est juste question de volonté, d’art (et de sous, bien sûr). Les gars de Pixar ont donc vu grand, très grand, grand comme la Terre ou la galaxie. Et nous ont donc mitonné des décors titanesques de Terre désertée, des vues de l’espace belles à pleurer, des vaisseaux spatiaux monumentaux et labyrinthiques, tout est beau, tout est grand, tout est parfait. Et on va pouvoir jouer aux grandes scènes d’action. Plus que les autres Pixar, celui-ci donne une impression de mise en scène quasiment réelle, pensée et bien pensée, dynamique et talentueuse. Du bonheur encore.
Mais passons donc à l’histoire, imaginative comme savent l’être les Pixar et riche comme ils ne l’avaient pas encore été. Le film parle à la fois de pollution, de la place de l’homme sur Terre, de consommation et de surconsommation, et d’amour et de séduction. Ça c’est pour l’ensemble, mais dans le détail on a à nouveau droit à une multitude d’idées originales, c’est aussi bluffant que délectable, on se demande vraiment où ils vont chercher tout ça. On saluera le sujet principal, projetant la Terre dans 700 ans, recouverte de déchets, pendant que l’homme est parti vivre en assisté dans des vaisseaux spatiaux. Je dis pas que c’est le premier film d’animation engagé, mais en tout cas c’est pas souvent. Cela donne au film un cadre qui nous touche et nous concerne, et rend d’autant plus vivante l’histoire. Aussi vivante que les deux héros, qui pourtant sont des robots.




Les personnages de Pixar sont tous irrésistibles, car jamais monolithiques et superficiels, que ce soient les gentils ou les méchants. Sans oublier une habituelle troupe de frappadingues pour amuser la galerie, et qui sont bien là, robotiques et frénétiques. Mais revenons donc à WALL•E et EVE. On ne peut que rester bouche bée devant tant de talent pour dessiner, animer, bruiter et rendre aussi vivants et expressifs deux robots qui n’ont que les yeux et les bras pour s’exprimer, plus quelques mots. Si c’est pas du grand art je ne sais plus ce que c’est. WALL•E reste la plus belle réussite du film : un assemblage rouillé de tôles aussi attendrissant et craquant que Rox et Rouky réunis. Tour à tour pitre et amoureux, Auguste ou clown blanc, on voudrait tous le ramener chez nous. EVE a un abord plus quelconque, mais ne vous y fiez pas, l’animation (notamment les yeux en affichage à cristaux liquides) et la voix font toute la différence, et je défie qui que ce soit de ne pas avoir le cœur qui frissonne quand ces deux là se font les yeux doux. Et il y a même un cafard qui est mignon. Sans déconner.




Un petit mot sur la bande-son, qui accumule également les compliments. Andrew Stanton a tenu à engager, pour les bruitages et les voix des robots, Ben Burtt, le gars qui a créé le langage de R2D2 et tant d’autres dans Star Wars. Et il n’a pas perdu la main, car les voix mal maîtrisées ne pouvant que répéter quelques mots, les claquements et craquements, les bruits mécaniques, tout nous fait y croire et nous attacher. Le charme instantané. Le tout sur fond de quelques chansons rétro pour l’ambiance, et de grande musique symphonique et très pure, et également très réussie, composée par Thomas Newman, et même une chanson de générique de fin, composée avec Peter Gabriel, réussie, et ça se fait rare. En bref, malgré son air de robot bon pour la casse, WALL•E c’est du zéro défaut, du cinéma d’exception comme Pixar en a le secret, la classe mondiale. Ça fait beaucoup rire, ça fait beaucoup plaisir, ça fait des fois un peu peur, ça fait beaucoup sourire, ça fait presque pleurer, ça met du baume au cœur, c’est plein de poésie qui fait rêver, on en ressort heureux. Ne prévoyez rien tout de suite après la séance, peut-être aurez-vous envie d’attraper la suivante pour revoir le petit robot. Si je n’ai pas déjà pris la dernière place.

A voir : impérativement
Le score presque objectif : 9/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, qu’est-ce que vous faites encore là ?

Sébastien Keromen