Mirrors pourrait être un petit film fantastique génial. Oui, pourrait seulement… Son principal problème est son réalisateur…
L’histoire
Suite à une bavure, Ben Carson, un ancien flic, sombre dans la dépression. Il trouve un job de gardien de nuit dans un hôtel désaffecté. Il se sent progressivement menacé par les miroirs qui l’entourent…
La critique
Miroir, miroir, dis moi qui est le plus doué…
Décidément présent dans tous les sous registres du genre horreur-fantastique, Alexandre Aja aborde aujourd’hui le thriller surnaturel avec
Mirrors. Ce petit film au scénario classique entre
Shining et
l’Exorciste est sorti dans une indifférence assez quelconque. Il faut dire que
La colline a des yeux selon le fils d’Alexandre Arcady avait quelque peu déçu par son académisme un rien coincé et sa très faible propension à renouveler le genre. Mais il est vrai qu’avec
Haute Tension, notre jeune et doué réalisateur français avait placé la barre particulièrement haut. Mais est-ce une raison pour se laisser aller à une telle facilité ? On pourra légitimement en douter… Après une première trentaine de minutes qui vous clouent pratiquement au pilori,
Mirrors déçoit cruellement par son conventionnalisme marqué. En parfait aficionados convaincu, on pourrait se dire «
mais il est chouette ce petit thriller gore », mais non, pas de la part d’un Alexandre Aja. Ce dernier ne fait que
tourner alors qu’il devrait
réaliser, et ne fait que constater alors son spectateur subit.
Descendre
Mirrors en flèche pourrait être aisé mais malheureusement, le film est tellement inégal que l’exercice en devient compliqué. Le générique est excellent d’ingéniosité visuelle sur une composition musicale de Javier Navarette (Le Labyrinthe de Pan) des plus troublantes en dépit d’une très forte
« inspiration » de la musique classique. Cette mise en bouche parvient toutefois à complètement absorber l’attention du spectateur qui découvre la vie misérable de Ben, un ancien flic désormais gardien d’immeuble suite à une bavure. Kiefer Sutherland est réellement excellent malgré quelques moments exagérés, et porte finalement très habilement toute la démesure et l’égarement propres à un personnage dans une telle situation. On se surprend à repenser à d’autres interprétations décalées et survoltées auxquelles nous avait habitués l’acteur de
24 Heures Chrono comme ses rôles dans
Dark City ou
Freeway. L’ensemble du film n’est pas trop mal géré mais le déséquilibre est bien trop important entre une première partie croustillante et flippante et une seconde qui dégénère en un très classique
Poltergeist. Il en résulte un gros plaisir coupable devant tellement de clichés éhontés et une sévère surprise devant un pitch tellement banal.
Mirrors n’est pas un mauvais film mais donne beaucoup trop l’impression d’avoir été pondu pendant une cure de repos. Si ce long métrage fantastique comporte quelques bonnes idées et des passages couillus, il est bien trop classique pour marquer les esprits. Ce qu’il ne fera résolument pas. Monsieur Aja, il ne faudrait pas que votre rythme de vacances s’éternise, hein…
Verdict : 6/10
Mirrors n’est pas la surprise tant attendue. Une œuvre agréable, mais mineure. Déception relative de la part d’Alexandre Aja.
Site officiel:
Mirrors