Parlez-moi de la pluie

Le nouveau film réalisé par Agnès Jaoui et écrit par Jaoui-Bacri, ça mérite toujours notre attention. Jamel Debbouze est cette fois de l’aventure, et le film sent bon le bon cinéma français.

Parlez-moi de la pluie
France, 2008
Réalisateur : Agnès Jaoui
Acteurs : Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui, Jamel Debbouze
Durée : 1h40

L’histoire
Michel et Karim tournent un documentaire sur Agathe, féministe qui s’engage en politique, pour une série de portraits sur des femmes qui ont réussi. La sœur d’Agathe et son mari, la mère de Karim, une collègue, le fils de Michel… tous ces personnages vont évoluer dans un mois d’août passablement pluvieux.




La critique

Le problème avec Agnès Jaoui, c’est que son premier film était Le Goût des autres. Et que maintenant on ne se contentera jamais d’un film de moindre qualité. Car autant le dire tout de suite, malgré des bons points, Parlez-moi de la pluie reste un film juste sympathique, mais qui manque d’ampleur, d’originalité, de tout ce qui peut lui permettre de sortir de la masse. Il y a bien le point de départ, qui voit deux vidéastes amateurs démarrer le portrait d’une femme de tête qui se lance dans la politique, mais comme toujours l’histoire reste finalement l’alibi pour que chaque personnage ait l’occasion d’apprendre sur lui, sur la vie, et de finir le film juste un peu plus vieux et un peu moins idiot.




Pas vraiment une histoire, même si les personnages sont liés, mais des histoires, pas follement originales. Le tout est plutôt bien mené, et si c’est votre genre de film vous pouvez vous y ruer les yeux fermés. D’autant que les acteurs sont tous excellents, et si Bacri et Jaoui font un peu du Bacri et du Jaoui, les autres rôles, Jamel Debbouze en tête, sont épatants de naturel et très attachants. Le tout est filmé près des acteurs pour nous rapprocher d’eux, de façon plutôt élégante et discrète, juste envahie par une musique un peu forte, pas toujours très appropriée, et qui décidément n’est pas dans mes goûts (espérons que ça sera dans les vôtres).


Le problème, malgré la qualité du film, c’est son côté vu et revu, plus comme un épisode d’une série qui ne sort pas du lot, ou un beau match de tennis dans un tournoi, passionnant mais finalement pas si différent des autres matches. Alors on rit plutôt bien, même si pas tout le temps, tout est bien sympathique, avec quand même quelques engueulades et gens qui s’énervent un peu vite, on apprécie que des thèmes importants soient abordés (le féminisme, le racisme notamment avec l’incroyable Mimouna Hadji qui joue la mère de Jamel, la résignation, les sentiments divers et variés…), mais reste que le souvenir du film s’estompe à la vitesse d’un dessin à la craie sur un trottoir quand on lui parle de la pluie.

A voir : si vous aimez le genre, pour les acteurs
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, pourquoi pas, mais ça reste trop sans surprise

Sébastien Keromen