Blindness
Blindness
Sortie:
08/10/2008
Pays:
Canada
Genre:
Durée:
2h00 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Blindness

par: Sebastien Keromen

Après La Cité de Dieu et The Constant gardener, Fernando Meirelles continue sa filmographie de films très originaux et engagés. Revenu bredouille de Cannes, le film est-il aussi réussi qu’inédit ?

Blindness
Titre original : Blindness
Japon/Brésil/Canada, 2008
Réalisateur
 : Fernando Meirelles
Acteurs : Julianne Moore, Mark Ruffalo, Gael Garcia Bernal, Danny Glover, Don McKellar
Musique de :
Adapté du roman de José Saramago
Durée : 2h00

L’histoire
Une épidémie d’un mal mystérieux qui rend aveugle se déclare. Rapidement, les victimes sont mises en quarantaine pour éviter la propagation. Livrés à eux-mêmes entre aveugles, à part une voyante, les jeux de rivalité et de survie vont se mettre en place.




La critique

C’est toujours agréable quand un film a une idée originale, ici une épidémie de cécité. Les contaminés (et donc aveugles) confinés en quarantaine, avec juste une femme qui voit pour les guider. Si seulement le film avait tenu cette promesse. Malheureusement il présente deux faiblesses disqualificatoires. La première est de ne pas savoir pourquoi il est là. Ce n’est pas une critique du pouvoir car ne se rapportant à aucune histoire vraie. C’est difficilement une étude sociologique car tout de même trop extrême, et, sans base réelle, potentiellement erronée. Ce n’est pas une parabole car trop terre-à-terre. Ce n’est pas un film d’aventures car il ne s’y passe pas grand-chose. Et le spectateur se demande un peu tout le film pourquoi on l’a convié à la projection.




D’autant que le scénario fuit un peu de partout, et massacre une histoire qui aurait pu suffire à divertir, deuxième problème. On y relève au moins deux énormités qui nuisent gravement à son intérêt. D’abord les aveugles sont répartis au hasard dans trois dortoirs. Le premier dortoir se peuple de gens normaux, équilibrés, attachés à la démocratie, normaux, quoi. Mais, pas de bol, le deuxième dortoir (et on n’entendra à peine parler du troisième) se retrouve avec la lie de l’humanité, quasiment que des repris de justice en puissance. Quel hasard. Et ce deuxième dortoir va d’ailleurs persécuter les autres sans que personne ne se rebelle pendant un bon moment, offrant notamment une scène choquante non pas par ce qu’elle représente mais par l’énervement du spectateur devant ces moutons qui se laissent tondre. Deuxième idiotie dans le scénario : à la recherche de nourriture dans la ville, Julianne Moore explore un supermarché dont les allées vides débordent d’aveugles cherchant de la nourriture. Mais elle arrivera finalement à trouver à manger… dans une pièce obscure, que les aveugles n’avaient sans doute pas vue. N’importe quoi.




Au final, on pourra apprécier les acteurs, le thème, la réalisation brûlant les blancs et une image très lumineuse pour nous plonger dans le quotidien des aveugles (ici ils voient tout blanc et non tout noir), mais on restera tout de même largement sur notre faim côté intérêt, cohérence de l’histoire, et rebondissements. Un bon principe pour rien.

A voir : je ne vois pas (ah ah ah)
Le score presque objectif : 6/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -1, trop de trucs qui vont pas

Sébastien Keromen