Musée haut, musée bas

par: Sebastien Keromen

Jean-Michel Ribes adapte au cinéma sa pièce de théâtre, en convoquant à l’écran une nuée de stars comme s’il en pleuvait, pour un film aussi varié que les expositions d’un musée. Suivez le guide !

Musée haut, musée bas
France, 2008
Réalisateur
 : Jean-Michel Ribes
Acteurs : Michel Blanc, Victoria Abril, Pierre Arditi, Josiane Balasko, Urbain Cancelier, Isabelle Carré, Eva Darlan, François-Xavier Demaison, André Dussollier, Julie Ferrier, Guillaume Gallienne, Annie Grégorio, Gérard Jugnot, Philippe Khorsand, Valérie Lemercier, Fabrice Luchini, Valérie Mairesse, Yolande Moreau, François Morel, Chantal Neuwirth, Dominique Pinon, Daniel Prévost, Muriel Robin, Evelyne Bouix, Pierre Lescure, Tonie Marshall, Aurélia Petit, Jean-Michel Ribes, Dominique Besnehard, Franck De La Personne, Simon Abkarian
Adapté de la pièce de Jean-Michel Ribes
Durée : 1h35

L’histoire
Un musée. Un conservateur. Des gardiens. Des guides. Des visiteurs. Plein de visiteurs. Des expositions. C’est fou ce qui se passe dans les musées.




La critique

Les films français se ressemblent tous. Sauf celui-là, qui est tellement bizarre qu’il ne se ressemble même pas. Mélange de stars, de bons mots, de poésie, de culture, de grenouilles, de couples et de familles, de gardiens, de plantes, de photos naturistes, de guides, de mammouths, de bric, de broc et sans doute même de Braque. Adaptation d’une pièce de théâtre, le film en reprend les bons dialogues mais aussi un rythme à la limite du faux rythme, enchaînant les scènes trépidantes où se croisent toutes sortes de visiteurs à la recherche d’art ou juste de leur voiture, puis des scènes plus longues, qui peuvent être plaisantes mais parfois un peu faibles. Sans oublier une espèce d’histoire générale pas très convaincante, ni dans son déroulement, ni dans sa signification.




Si le rythme varie, la pléiade de stars à l’écran reste à tout moment au sommet. Je vous laisse relire la liste hallucinante d’acteurs très connus ou plutôt connus (sans oublier des tas d’inconnus mais qu’on a déjà croisé ici ou là). Le film comporte plus de 120 rôles, chacun avec un bout de scène, court souvent, collégial souvent, mais suffisant pour marquer le film de son rôle. Et tous s’en donnent d’ailleurs à cœur joie, arrivant à faire exister au mieux son petit rôle et ses excellentes répliques, pour ajouter au joli bouquet qu’est ce film panaché.




Si l’on reste (ou presque) piégé à l’intérieur du musée, la mise en scène n’a pas oublier de nous réserver une balade inoubliable dans ses allées et galeries, et parmi ses visiteurs. La caméra est toujours très dynamique, que l’on parcoure un couloir, qu’on suive un groupe ou qu’on aille à la rencontre d’un visiteur. La musique enveloppe tout cet univers, et une ambiance à nulle autre pareille vous prendra dès le début pour ne plus vous lâcher. Sans oublier de vous surprendre, par des œuvres d’art parfois limite (et bariolées) ou choquantes et homicides. Un musée qui en rappelle tant d’autres mais ne ressemble qu’à lui-même.




L’humour est omniprésent, et n’oublie pas de s’essayer à toutes les formes, avec une préférence pour l’absurde et le nonsense, le running gag, le gag idiot, de manière d’ailleurs fort réjouissante pourvu qu’on soit client. Si certaines scènes un peu plus longues et plus intrigantes se révèlent moins drôles, vous aurez tout de même les zygomatiques en action pendant une bonne partie du film, avec pic sur certaines répliques irrésistibles. Seule la fin laisse un peu perplexe, et si la structure d’un film requérait sans doute un début et une fin, ici ça gâche un peu le tout.




Dans l’ensemble, allez le voir. Si. Difficile de vous garantir que ça vous plaira à tous les coups. Difficile de vous assurer que ça ne vous fera pas pousser des boutons. Mais je vous promets que ce film ne ressemble à aucun autre film, et encore moins à aucun autre film français, et je vous enjoins instamment à encourager cet essai iconoclaste sur l’art et le rire, sur les musées qui ont des hauts et des bas, et sur tant d’autres détails que je ne veux pas étaler ici pour vous en laisser la surprise. Musée haut, musée bas est perfectible et a quelques faiblesses, mais en l’état c’est tout de même une curiosité réjouissante dont vous ne devriez pas rater la visite.

A voir : parce que vous ne l’avez jamais vu. Même pas de loin
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, suivez ou non le guide, mais allez voir le film

Sébastien Keromen