Secret défense
Sortie:
10/12/2008
Pays:
France
Genre:
Durée:
1h40 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Secret défense

par: Sebastien Keromen

Que peut-on attendre du réalisateur des Daltons ? Tout sauf ce film d’espionnage à la française, mené par Gérard Lanvin et Vahina Giocante, qui vous plonge dans les rouages et le quotidien de la DGSE. Alors révisez votre couverture, la mission va commencer !

Secret défense
France, 2008
Réalisateur
 : Philippe Haïm
Acteurs : Gérard Lanvin, Vahina Giocante, Nicolas Duvauchelle, Simon Abkarian, Rachida Brakni, Aurélien Wiik
Durée : 1h40

L’histoire

Compte à rebours vers un attentat extrémiste contre la France, vu de ses investigateurs et des services secrets français qui vont tenter de le déjouer. Qui, du patron du contre-terrorisme de la DGSE, de la jeune recrue au contact de l’ennemi, du paumé endoctriné à l’intégriste musulman et du responsable extrémiste, va tirer son épingle du jeu ?




La critique

Un film d’espionnage français, ça surprend toujours. Surtout qu’ici le réalisateur a privilégié la carte du réalisme, de l’authenticité, et de l’objectivité. Vous allez pouvoir suivre tous les protagonistes en même temps, du chef de la DGSE au chef intégriste, de l’agent français au futur terroriste kamikaze. Le tout avec un rythme décoiffant qui ne vous laissera pas avaler votre salive. Le film s’attache de plus à suivre de près chaque personnage, son parcours personnel, sa mentalité, ses convictions, ses motivations. Ce qui permet à la fois de suivre, de comprendre, de s’attacher. Pour parfaire le tout, les acteurs sont parfaitement à l’aise dans leurs rôles, un plaisir. La musique est vive et dure, ajoutant au réalisme et à l’urgence. Toute la richesse et la violence de la vraie vie pour les deux camps. Vraiment, tout ça s’annonce très bien.




Mais, si bien fait que ce soit, cela commence à traîner un peu en longueur, au fur et à mesure que l’histoire avance finalement lentement, malgré un rythme d’actions élevé, vers un dénouement déjà prévu, à savoir l’attentat, annoncé dès le début, même si bien sûr le suspense reste entier sur sa réussite. On arrive à continuer à s’intéresser aux procédures, à essayer de deviner comment on va pouvoir déjouer l’issue fatale, à stresser aux péripéties. On s’attend un peu à des coups de théâtre, à des rebondissements, des fausses pistes, mais ça suit encore à peu près les rails prévus.




Puis la fin de l’histoire. Et là je suis un peu embêté. Parce qu’il y a deux possibilités. Soit j’ai raté un truc dans le scénario, et il se tient. Soit je n’ai rien raté et il fuit de toutes parts. Bien, je ne vous donnerai pas les détails, mais ça ressemble à une histoire où chaque protagoniste a un coup d’avance sur l’adversaire… mais n’en profite absolument pas, comme juste pour dire « ah ah, je savais quelque chose de plus et j’aurais pu faire mieux, mais j’ai fait comme si je savais pas… ». Ce qui fait que la fin du film, loin d’un truc bien organisé et orchestré comme le reste du film, ressemble un peu au dénouement d’un livre de la Bibliothèque Verte, où un ado va déjouer quelque chose de bien plus grand que lui (si vous avez des souvenirs de Michel ou Alice dans cette collection…). Ce qui fait qu’on, en tout cas moi, reste assez perplexe sur le dénouement, avec l’impression que le scénariste est parti en vacances avant d’écrire la fin et qu’on a repris une autre histoire pour finir. Ça n’enlève rien à la qualité générale du film, mais bien sûr son intérêt en prend un coup. Alors voilà, peut-être j’ai pas tout compris et le film est génial, mais là j’ai vraiment l’impression que le travail n’est fait qu’aux trois quarts. Tant pis.

A voir : pour un film d’espionnage nerveux et précis
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, et vous me direz ce que vous avez compris…

Sébastien Keromen