Slumdog millionaire
Slumdog millionaire
Sortie:
14/01/2009
Pays:
USA
Genre:
Durée:
2h00 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Slumdog millionaire

par: Sebastien Keromen



Un réalisateur talentueux et événementiel, Danny Boyle, adapte un livre intrigant pour un film déjà salué par les récompenses, mais qui divise la critique. Voyons donc ce que nous réserve cette Inde et ces millions à gagner…

Slumdog millionaire
Titre original : Slumdog millionaire
USA, 2008
Réalisateur
 : Danny Boyle
Acteurs : des acteurs indiens connus sans doute dans leur famille, peut-être dans leur pays, mais pas chez nous
Adapté du roman de Vikas Swarup
Durée : 2h00

L’histoire
Jamal en est à la dernière question de Qui veut gagner des millions. Lui, le modeste jeune homme issu des taudis, est allé plus loin que tous les autres. Comment a-t-il fait ? Sommé d’expliquer sa réussite au jeu, il va raconter sa dure vie.






La critique

Tout le monde parle de ce film, que ce soit en bien ou en mal. Si vous voulez mon avis, qui par une extraordinaire coïncidence se trouve être l’avis développé dans cette critique, on parle beaucoup trop. Le film ne mérite en effet ni les éloges qu’il reçoit (Golden Globe du meilleur drame, nominations aux Oscars), ni les critiques virulentes qui se sont défoulés dessus. Parce que Slumdog millionaire (aparté orthographique : là c’est de l’anglais, faut bien 2 N à millionnaire en français, si après ça on se mélange pas on aura de la chance) n’est ni vraiment raté ni vraiment bon : il cumule du bon et du moins bon, et mélange surtout un peu pêle-mêle des trucs qui n’ont rien à voir, et pas de la meilleure façon.






Commençons donc par l’histoire de Qui veut gagner des millions. Ces scènes, très attractives au premier abord, sont effectivement réussies, et arrivent à mettre le suspense alors qu’on sait dès le début ce qui va se passer. La mise en scène classique et internationale du jeu télé aide bien, de même que l’acteur qui joue le Jean-Pierre Foucault local. Là où ça se gâte un peu, c’est sur le lien entre la vie du garçon et les réponses qu’il donne. Il n’y a que 7 questions, et sur presque la moitié on ne comprend pas trop où il a eu la réponse. Il ne suffit pas de voir quelqu’un tirer avec un colt pour savoir que Samuel Colt a inventé le revolver, et il ne suffit pas d’entendre un match de cricket sur une télé dans une autre pièce pour savoir quel joueur a réussi le plus de homeruns (oui, au cricket y a pas de homeruns, mais je ne me rappelle plus le record du mec en question).
Le principal intérêt, finalement, du jeu télévisé, c’est de nous donner envie d’aller voir le film. Parce que l’histoire principale est une visite de l’Inde dans sa version déconseillée par les agences de tourisme, taudis et misère, option oppositions religieuses et mendicité organisée. Slumdog millionaire est un film assez dur, même si plein d’espoir du petit garçon miséreux qui veut retrouver sa belle. Si les acteurs sont convaincants, on a un peu de mal à accrocher à l’histoire, surtout du fait de la façon dont elle est racontée. Danny Boyle a déjà fait trop de films et se refuse sans doute à filmer simplement, ce qui aurait peut-être permis de laisser l’histoire prendre le dessus. Déjà, on commence par une narration en double flashback (les flics l’interrogent sur le jeu télévisé, en passant en parallèle les extraits dudit jeu, et le tout est entrecoupé de la narration de la jeunesse du héros), fallait le faire. Ou pas.






Côté mise en scène, on a vraiment l’impression de sur-mise en scène, sur-découpage, trop d’angles bizarres, trop de ralentis, trop de couleurs trafiquées, trop de plans originaux, enfin bref tout ce qui fait peut-être du beau cinéma mais pas toujours un bon film quand ça n’est pas adapté, et là c’est le cas. Un peu plus de retenue pour toute cette misère aurait été de circonstance. La musique en rajoute dans le trop-c’est-trop, avec ce qui doit être (j’y connais rien) de la pop indienne contemporaine, soit un peu exotique, et beaucoup pas terrible. Plein de maladresses donc dans ce film, sauvé tout de même par une histoire solide (celle qui a amené le héros au jeu télé), des acteurs charismatiques, et un portrait de l’Inde bien brossé même s’il ne fait pas plaisir. Du bon et du moins bon, donc, comme j’annonçais au début de ma critique, pas de tricherie sur la marchandise. Ça donnera sans doute pas envie d’aller en Inde… par contre éventuellement ça donne envie de regarder Qui veut gagner des millions… Mais comme toujours, en Inde, tout finira par des chansons…

A voir : parce que c’est original, montre une Inde hors clichés, mais malgré un manque de ton et d’homogénéité
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, ils se sont quand même donné du mal

Sébastien Keromen