Et après
Afterwards
Sortie:
14/01/2009
Pays:
Canada, Fr
Genre:
Durée:
1h45 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Et après

par: Sebastien Keromen

La vie, la mort, le mystique, la rédemption, Romain Duris, John Malkovich, Evangeline Lilly, un best-seller adapté à l’écran. Alléchant, n’est-ce pas ? Mais pas suffisant pour réussir un film…

Et après
Titre original : Afterwards
Canada, France, 2008
Réalisateur
 : Gilles Bourdos
Acteurs : Romain Duris, John Malkovich, Evangeline Lilly, Pascale Bussières
Musique de : Alexandre Desplat
Adapté du roman de Guillaume Musso
Durée : 1h45

L’histoire

Accidenté à 8 ans et revenu de la mort, Nathan est aujourd’hui un brillant avocat à New-York. L’apparition d’un étrange docteur qui peut « voir » à l’avance la mort des gens va changer sa vie.




La critique

Pas facile de parler de ce film. On pourrait se contenter de formules à l’emporte-pièce, comme « Le réalisateur a essayé plein de trucs mais n’en a réussi aucun », ou « C’est intéressant. Raté, mais intéressant ». Un peu réducteur, mais finalement pas si loin de la réalité. Car Et après est un film assez original, avec des trucs rarement ou jamais vus. Mais au total, ça ne suffit pas et le film échoue à convaincre.
Le film tente de brasser plein de thèmes graves et sérieux. L’acceptation de la mort, le destin et la foi, l’inéluctabilité de la mort. Oui, pas grand-chose pour se fendre la poire, et cette lourdeur des thèmes et le sérieux de leur traitement est un des premiers points faibles du film : faut s’accrocher pour ne pas considérer le tout comme ridicule et ampoulé. D’autant plus que ces thèmes sont traités de façon assez superficielle, pour n’en retirer finalement que peu de choses. La mort viendra, faut profiter de la vie avant ; quand c’est l’heure c’est l’heure, la mort vous trouvera toujours ; mieux vaut être en paix avec soi-même avant de mourir. Voilà en substance les conclusions du film. Je suis bouleversé.




Mais on peut prendre aussi le film comme une espèce de fable onirique et poétique. Ça marche déjà un peu mieux. Tout est fait de façon assez contemplative, on ne sait jamais trop où on va, l’histoire avance doucement (avec quelques surprises un peu périmées), chacun se pose des questions et regarde dans le vide… Si vous n’avez pas décroché, vous pouvez suivre un peu ce trip mélancolique et lent. Côté acteurs, ça dépend ce que vous cherchez. Si vous voulez un Romain Duris qui fait du Romain Duris, vous êtes à la bonne adresse. Si vous voulez un John Malkovich qui fait du John Malkovich mystérieux, vous êtes à la bonne adresse. Si vous voulez une Evangeline Lilly belle comme Evangeline Lilly, vous êtes à la bonne adresse (et malgré le thème, vous aurez droit à pas mal de ses sourires lumineux). En fait, chacun est un peu laissé à lui-même du fait de personnages sous-écrits, donc difficile d’oublier l’acteur derrière le personnage.




En conclusion, si Et après n’est pas aussi nul qu’on veut bien le dire, et qu’il dégage parfois une ambiance feutrée et éthérée, difficile tout de même de ne pas être déçu par les réponses apportées aux questions que le film pose lui-même. L’indulgence du spectateur au début, en attendant de voir où les énigmes du film le portent, ne tiendra pas la distance devant les longues scènes creuses et la spiritualité de bas étage. Mais au moins ce film distille une morale claire : regardez bien avant de traverser une rue !

A voir : pour un voyage spirituel original, même si décevant, et pour les acteurs
Le score presque objectif : 6/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +/-0, on ne regrette pas d’avoir vu le film, on regrette qu’il ne soit pas plus réussi

Sébastien Keromen