L’Étrange histoire de Benjamin Button
The Curious case of Benjamin Button
Sortie:
04/02/2009
Pays:
USA
Genre:
Durée:
2h45 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

L’Étrange histoire de Benjamin Button

par: Sebastien Keromen

Un film de David Fincher est toujours un événement. Surtout quand il a une histoire si originale, et une réputation outre-Atlantique de chef d’œuvre et de favori des Oscars. C’est dire la désillusion.

L’Étrange histoire de Benjamin Button
Titre original : The Curious case of Benjamin Button
USA, 2008
Réalisateur
 : David Fincher
Acteurs : Brad Pitt, Cate Blanchett, Julia Ormond, Tilda Swinton, Elias Koteas
Musique de : Alexandre Desplats
Adapté de la nouvelle de Francis Scott Fitzgerald
Durée : 2h45

L’histoire
Benjamin Button est né avec un corps de vieillard. Mais au lieu d’en mourir, il va commencer à rajeunir d’année en année, et vivre sa vie à l’envers.




La critique

Les bonnes idées ne font pas toujours les bons films. Enfin, bonnes idées, ici l’idée est originale mais personnellement une telle histoire ne me tentait pas plus que ça. Le film va prendre le temps de raconter cette histoire, parce que si le temps s’écoule à l’envers pour Benjamin Button, il semble aussi s’écouler très longtemps. Remplir 2h45 avec le contenu d’une nouvelle, ça nécessite d’étirer l’histoire à l’envi, et ça se voit un peu trop. En plus, le tout est raconté de façon assez plate, très académique. Quand je dis raconté d’une façon plate, ça ne veut pas dire d’une façon simple, puisque l’histoire est racontée via un journal écrit par le héros et lu par la fille de l’héroïne. Voix off et flashback en même temps, aucun procédé facile de narration ne nous est épargné.




Mais ce qui cloche surtout, c’est le rythme anémique (aidé par une musique arthritique) qui baigne le film. Des jolies images, des scènes qui n’en finissent pas, de longs dialogues assez plats, mais sans relief, sans humour, sans couleur, sans bêtise même (car parfois la vie est bête). On n’attendait pas vraiment ça de David Fincher, mais il faut se rendre à l’évidence : ça manque d’originalité et de piquant. Les personnages, s’ils ont tout le temps d’être développés dans le film et ne sont pas caricaturaux, manquent en revanche de surprise et de folie, chacun se comportant d’une façon très prévisible. Tout ça fait que l’émotion ne prend pas, et qu’on se moque un peu de ce qui va arriver (d’autant plus qu’on en a déjà une idée assez précise, et qui se révélera de plus exacte).




On aurait pu au moins avoir une réflexion intéressante sur l’âge, l’expérience, tout ça. Mais c’est encore une fois une déception, puisque la « jeunesse » du héros (quand il est vieux) le présente surtout comme un vieux, sans vraiment trouver quoi que ce soit d’intéressant ou de profond à dire sur un enfant dans un corps de vieillard. Quant à la fin de sa vie (un vieillard dans un corps d’enfant), c’est encore plus simple puisqu’il a déjà de tels troubles de mémoire qu’il ne se rappelle rien, même pas qu’il est vieux. Zéro pointé pour le contenu philosophique et la réflexion, c’est quand même bien dommage avec un tel sujet.




Alors bien sûr on a une grande histoire de la naissance d’un homme à sa mort (et même après), un parcours rapide de l’Histoire et des modes sur cette période, quelques idées qui auraient pu être émouvantes si on n’était pas plongé dans un semi intérêt poli, des acteurs au top (et surtout des maquillages impressionnants), du dépaysement et tout ça. Si ça suffit pour vous à donner de la dimension à un film, celui-ci vous conviendra en racontant en plus une histoire inédite. Mais pour ma part, désintéressé des personnages et de l’histoire, la seule raison pour laquelle je n’ai pas regardé ma montre, c’est que je n’en ai pas…

A voir : pour une histoire originale et épique (au sens où elle s’étend sur 80 ans)
Le score presque objectif : 6/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -1, certains parlent de chef d’œuvre, allez donc les voir pour vous motiver à aller voir le film, c’est pas moi qui vais le faire

Sébastien Keromen