Volt, star malgré lui
Bolt
Sortie:
04/02/2009
Pays:
USA
Genre:
Durée:
1h35 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Volt, star malgré lui

par: Sebastien Keromen

Le nouveau Disney est un chien blanc très sympa, et avec des super-pouvoirs. Sortant enfin de la médiocrité de ses dernières productions, le studio se dirige à nouveau vers la qualité. Enfin, fait au moins un premier pas.

Volt, star malgré lui
Titre original : Bolt
USA, 2008
Réalisateur
 : Chris Williams & Byron Howard
Acteurs : voix de John Travolta, Malcolm McDowell en VO, voix de Richard Anconina, Gilles Lellouche, Omar & Fred en VF
Musique de : John Powell
Durée : 1h35

L’histoire
Volt est un chien. Volt joue dans une série télé où il a de super-pouvoirs. Mais Volt croit vraiment avoir des super-pouvoirs, et que la Terre est menacé par un ennemi implacable. Le jour où il se retrouve dans la vraie vie, le choc est rude…




La critique

Volt (en anglais ça s’appelle Bolt, ça doit bien être la première fois qu’on traduit un titre non pas sur son sens, mais en cherchant le mot qui ressemble le plus) est le premier film d’animation de Disney depuis que John Lasseter (créateur de Pixar) est aux commandes de ce département. Et ça se sent. Un peu. En fait, on sent assez nettement qu’il est arrivé au milieu du développement, et qu’il a rectifié certaines choses mais pas tout. De toute façon, vu les dernières productions Disney (The Wild, au hasard), ça ne pouvait pas faire pire. D’abord, on sent que le design était déjà fait. Si Volt est très réussi (mignon, expressif), le chat et le hamster sont très ratés car trop caricaturaux. Les humains sont plutôt réussis, mais sans style. Sinon, le côté technique est parfaitement maîtrisé, pas de souci de ce côté, et notamment toute la séquence d’action d’ouverture déchire pas mal (même si son principe rappelle celle de Toy Story 2).




Mais comme pour tous ces films, c’est l’histoire et les personnages qui comptent. Et là on sent encore un tiraillement entre une histoire plutôt dramatique et de la comédie de bas-étage. Côté drame, on a un chien à qui on fait croire qu’il a des super-pouvoirs et qu’il vit de vraies aventures, quitte à le laisser dans l’angoisse de sa maîtresse enlevée par le méchant entre le tournage de deux épisodes. Toute ressemblance avec the Truman show ne doit pas être totalement fortuite. À côté, une chatte des rues abandonnée par ses maîtres et qui ne croit plus en l’homme (toute ressemblance avec la Jessie de Toy story 2 n’a aucune chance d’être fortuite), mais qui surtout va jouer les blasées de service. Et enfin un hamster obèse dans une boule en plastique, qui se prend pour un super-héros. Les gags créés par ces deux derniers sont en général prévisibles et pas vraiment enthousiasmants, même si l’énergie emporte parfois le morceau. À côté, on trouve des seconds rôles ratés comme les pigeons (quand on répète un gag, faudrait qu’il soit drôle au moins la première fois). C’est finalement du côté des humains que l’histoire est la plus intéressante, avec des motivations très humaines et actuelles, et un – presque – méchant en la personne de l’agent du chien et de la petite fille qui ne défend que les intérêts du studio et ses profits.




On se prend à se demander ce qu’aurait donné le film en éliminant les gags grossiers, une sorte de comédie dramatique d’action animalière, qui aurait pu avoir un certain cachet. En l’état, on a un film d’animation assez agréable, avec des scènes d’action réussies et des bons gags, un petit côté road-movie dans la campagne américaine, et l’on passera un bon moment si on arrive à faire abstraction des quelques lourdeurs de gags et de scénario, et du fait que toutes les idées semblent piquées à droite et à gauche. Disney n’est pas encore au niveau de Pixar, mais on décolle déjà des fonds de pot qu’ils nous ont récemment servis.

A voir : parce que le chien est craquant (et pourtant j’aime pas les chiens), et qu’il y a pas mal de trucs réussis
Le score presque objectif : 7/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, malgré ses défauts l’impression générale est bonne

Sébastien Keromen