OSS 117, Rio ne répond plus
Sortie:
15/04/2009
Pays:
France
Genre:
Durée:
1h40 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

OSS 117, Rio ne répond plus

par: Sebastien Keromen

Le premier OSS 117 avait revisité le mythe en mettant en pleine lumière toute la poussière qui s’était accumulée sur les épaules de l’agent secret. Le second l’envoie se faire voir au Brésil.

OSS 117, Rio ne répond plus
France, 2009
Réalisateur
 : Michel Hazanavicius
Acteurs : Jean Dujardin, Louise Monot, Serge Hazanavicius, Pierre Bellemare
Adapté librement des romans de Jean Bruce
Durée : 1h40

L’histoire
1967. La nouvelle mission d’OSS 117 est d’aller au Brésil pour récupérer un microfilm et essayer d’arrêter l’ex-nazi qui le détient. Mais si le monde a changé, OSS 117 non, alors qu’il était déjà dépassé. La mission sera rude…




La critique

L’espion le moins en prise avec la réalité revient. Le premier OSS 117 avait réjoui nombre de spectateurs mais avait également laissé certains froids. Sa suite reprenant peu ou prou le même cocktail, je pense qu’on peut déjà le restreindre aux amateurs du premier. A moins que. Autant le dire tout de suite, je n’ai pas retrouvé dans Rio ne répond plus ce qui m’avait beaucoup plu dans Le Caire nid d’espions. Difficile à préciser, mais le second opus m’a semblé moins amusant, moins gai, moins foufou. Je regrette les déclamations incongrues du premier (« J’aime le bruit blanc de l’eau », par exemple) ou les gags complètement idiots (comme les poules qui se taisent dans le noir). La musique très présente dans le premier est ici trop discrète, le scénario part moins en vrille, tout semble plus sous contrôle, plus mature, plus raisonnable. Ne vous inquiétez pas, ça reste très drôle, je vais y revenir, mais il m’a semblé que le film avait perdu l’esprit infantile et ludique du premier, ce qui fait qu’on continue à se payer des bonnes tranches de rires, mais sans amusement permanent.




Mais on rit bien, c’est le principal. Rio ne répond plus n’est pas avare d’énormités proférées par un OSS 117 complètement archaïque et décalé, ce qui permet de faire passer (sans aucun risque qu’une personne possédant au moins deux neurones ne les prenne au premier degré) des blagues racistes et antisémites comme on en voit rarement. Jean Dujardin excelle toujours dans son rôle d’agent macho et dépassé par la situation, sans se départir de son sourire ultrabrite et de son énorme rire (même si le running gag devient ici un peu lourd). Les autres acteurs sont en peu en retrait, moins délirants que dans le premier film, mais sans gâcher tout de même la fête. On retrouve avec étonnement et plaisir un Pierre Bellemare jovial en directeur des services secrets. Pour le reste, le film utilise et abuse un peu, à vrai dire, d’effet de fenêtrage et morcellement de l’image qui font parfois un peu tourner la tête. Le rythme n’est cependant pas tout à fait à la hauteur, certains plans ou gags (en plus les moins drôles) s’étirant un peu trop en longueur.




On obtient donc un film plus sage et sérieux que le premier, et qui pourrait ainsi plaire même à ceux qui trouvaient le premier idiot. Pour ceux qui aimaient le premier justement pour cette raison, une légère déception guette. Mais dans tous les cas, certains gags et répliques idiotes feront que vous n’aurez pas tout à fait perdu votre temps, alors vous pouvez tenter l’aventure. Ça devrait être rafraîchissant.

A voir : pour des dialogues décalés irrésistibles
Le score presque objectif : 7/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, l’agent Bonisseur de la Bath pourrait bien vous ravir

Sébastien Keromen