Anges et démons
Angels and demons
Sortie:
13/05/2009
Pays:
USA
Genre:
Durée:
2h20 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Anges et démons

par: Sebastien Keromen

Après le succès de l’adaptation du Da Vinci code (on parlera pudiquement de succès public pour éviter d’avoir à parler de sa qualité), Ron Howard remet le couvert avec l’adaptation des autres aventures du professeur Langdon. Mieux que le précédent (le contraire eût été étonnant et désolant), mais mieux à quel point ?

Anges et démons
Titre original : Angels and demons
USA, 2009
Réalisateur
 : Ron Howard
Acteurs : Tom Hanks, Ewan McGregor, Stellan Skarsgård, Ayelet Zurer, Armin Mueller-Stahl
Musique de : Hans Zimmer
Adapté du roman de Dan Brown
Durée : 2h20

L’histoire
Le Vatican est sous la menace d’un attentat, option otages à tuer et bombe en bonus, par un groupe religieux qu’on croyait disparu, les Illuminati. Le professeur Langdon va devoir suivre les indices, et vite !




La critique

Alors, voyons. Voyons si mon canevas de critique de film adapté d’un roman, utilisé pour Millénium, fonctionne aussi pour Anges et démons. Bien sûr, vous savez déjà que oui, sinon j’aurais fait une critique complètement différente. Vous pouvez vérifier, à part ce qui est entre [], rien n’a été changé.

Après son succès en librairie, il est tout naturel de voir débarquer [Anges et démons, après Da Vinci Code,] au cinéma. Cette fois-ci, c’est [à nouveau Ron Howard, en espérant qu’il fera mieux,] qui s’y colle. Mais comment rendre la complexité et la richesse du livre à l’écran ? C’est bien sûr impossible, et on peut d’ores et déjà compter les victimes. Côté personnages, c’est [Maximilien Kohler, le directeur du CERN en fauteuil roulant] dont le rôle a été réduit à [néant, niente, nada, il est pas là, quoi]. Quant aux héros, on retrouve bien leurs faits et gestes, mais leur psychologie a été grandement simplifiée, notamment pour [le camerlingue] qui [perd tout une partie de son histoire personnelle], mais il est vrai que [l’on pouvait faire sans].




Pourtant le portage est convaincant, la mise en images correspondant à la vision qu’on avait du livre, et facilitant la compréhension de l’histoire. Au détriment de sa complexité, bien sûr, et si l’intrigue principale a été globalement respectée (à quelques simplifications et changements mineurs près), ce sont les histoires périphériques, qui participaient à l’ambiance, qui ont pâti de l’adaptation. Certains morceaux sont passés totalement à la trappe, comme [tout le passé de Vittoria], d’autres sont réduits à un événement anecdotique, ici [les jolis ambigrammes du livre sont à peine montrés, et en plus on peut pas retourner le film pour vérifier qu’on les lit pareil à l’envers], et, plus grave, certains détails prépondérants du livre, qui lui donnaient une bonne partie de sa personnalité et de sa qualité, ont été négligées ou prises à l’envers. Ici, notamment, on voit que [que le but ultime et manigancé des Illuminati] qui était un point fort du livre se retrouve [oublié (si si, je vous assure, dites-moi donc le pourquoi de toute cette histoire)] dans le film. Par contre, on note avec satisfaction que [tout le cérémonial du Vatican, avec sa hiérarchie, sa désignation de Pape, son vocabulaire, ses grands décors, sa Rome alentour, ses règles,] a bien été repris, alors que c’était loin d’être gagné. Toujours ça de pris.




Un livre c’est aussi des petits détails qui plaisent à la lecture, et certains s’en sont sortis, comme [le questionnement hyper-pointu sur les artistes italiens de la renaissance auxquels on ne comprend rien, mais Langton doit toujours gagner à Questions pour un champion], et d’autres sont absents, comme [le diamant des Illuminati, mince alors]. Comme toujours, le film s’est concentré sur l’histoire générale plutôt que sur les personnages, l’ambiance, et le résultat manque donc un peu de profondeur (mais pas de rythme, c’est qu’il faut enchaîner sans temps mort pour tout faire rentrer, malgré une durée plutôt généreuse). La réalisation, sans être remarquable, est d’un niveau correct, et les [incessantes courses et poursuites qui tiennent lieu de] scènes d’action sont plutôt réussies. Côté acteurs, c’est partagé, si [Nikolaj Lie Kass] incarne [l’assassin – oui, c’est bizarre que ce soit lui que je retienne parce qu’il a un petit rôle, mais il m’a marqué – ] de façon plus que convaincante, on est plus circonspect concernant [Tom Hanks], qui joue [un personnage sans personnalité], à cause de [d’un rôle sans personnalité, c’est pas sa faute].
Pour conclure, comme une fois de plus le film est plutôt réussi (quand on aime le livre) mais en a tout de même perdu pas mal en route, tout dépend de l’appréciation que vous avez du livre. Si vous n’avez pas aimé, pas trop la peine de tenter le film, qui reste tout de même fidèle. Si vous avez aimé, vous pouvez y aller, en connaissance des élagages de son contenu. Et si vous n’avez pas lu le livre, le film devrait vous contenter. Mais et si vous lisiez un peu, hein ?

Voilà, ça marche. Un petit mot de conclusion quand même pour dire que si l’adaptation est sans surprise, le livre s’y prêtait bien et le résultat est un très bon divertissement, avec une très bonne musique et pas de temps mort, n’hésitez pas si ça vous tente.

A voir : pour une grande chasse au trésor dans Rome, sans temps mort
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, franchement ça se laisse voir avec grand plaisir

Sébastien Keromen