Carl est un vieux monsieur qui, pour échapper à la maison de retraite, utilise un procédé ingénieux de ballons pour s’envoler avec sa maison et ainsi réaliser le rêve de sa vie. Seulement lors de son évasion, Russell, un jeune scout ambitieux, se retrouve malgré lui : passager clandestin.
Lorsque l’on parle de Pixar, on ne peut plus se permettre de dire « Film d’animation » pour les enfants, mais plutôt : « Chef d’œuvre visuel systématique », car il est vrai, et cela sans trop de condescendance, qu’un produit Pixar est « Systématiquement » superbe visuellement. Car le graphisme y est soigné, impeccable. Les couleurs douces et parfaitement maitrisée. L’animation n’est plus un divertissement, c’est une œuvre d’art. Ici le réalisateur Pete Docter ( Monstres et cie) offre une véritable couleur aux sujets parfois douloureux et rarement croisés en animation : la solitude et la vieillesse.
Mais ne parler de ce film qu’en tournant longuement autour du pot de l’animation, serait une insulte. Car « Là-haut » se situe bien au-delà du simple travail d’animation. C’est un véritable bijou d’inventivité, où le caractère social des personnages est aussi important que leur aspect ludique. Ici les personnages, ne sont simplement ce qu’ils sont, il y a une véritable vie derrière. Ce qui est toujours payant avec le studio, c’est que la recherche semble se faire bien au-delà des critères récurrents de l’animation traditionnelle. Les personnages ne ressemblent à personne, et en même temps, ils sont tout le monde. La seule magie qui existe dans l’animation de Pixar, c’est cette capacité à faire une œuvre d’animation familiale avec des sujets toujours originaux et des personnages toujours en opposition : le rat de Ratatouille qui s’oppose à la finesse de la gastronomie française, Le robot Wall-E qui nettoie la planète des hommes et qui découvre l’amour en donnant une superbe leçon d’écologie.
La force des studios Pixar réside là et « Là Haut » n’échappe pas à la règle, le rythme y est toujours soutenu, on rit beaucoup, mais on s’émeut tout autant, et les enfants autant que les parents découvrent une véritable intelligence scénaristique lorsqu’il faut aborder le sujet de la vieillesse et de la mort sans sombrer dans le pathos. Carl n’est pas seulement un vieil homme fermé au monde, c’est un vieillard qui souffre de solitude et cherche à réaliser le rêve de toute une vie, mais pas la sienne uniquement. Les scénaristes n’offrent pas forcément une intrigue à deux niveaux, ils réunissent les deux niveaux dans un seul, en les amenant à s’identifier à l’un ou à l’autre, tout en créant une sorte de respectueux débats entre les générations.
En conclusion, « Là Haut » est un chef d’œuvre qui enfonce définitivement le clou du talent des Studios Pixar. Un film d’animation surprenant d’intelligence, où toutes les générations se retrouvent pour parler de la vie.