Là-haut
Up
Sortie:
29/07/2009
Pays:
USA
Genre:
Durée:
1h35 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Là-haut

par: Sebastien Keromen

Un nouveau Pixar est toujours un événement. Un nouveau Pixar est toujours un bon film. Un nouveau Pixar doit toujours être vu. Et si tous les nouveaux Pixar n’intègrent pas une maison qui vole, un petit vieux, un boy-scout débutant, un oiseau géant et un chien qui parle, celui-là si.

Là-haut
Titre original : Up
USA, 2009
Réalisateur
 : Pete Docter
Voix : Ed Asner, Christopher Plummer en VO, Charles Aznavour en VF
Musique de : Michael Giacchino
Durée : 1h35

L’histoire
Carl Fredricksen est vieux, veuf, et n’a jamais réalisé le rêve de sa vie (et de sa femme) : un voyage en Amérique du Sud. Quand un beau jour, il décide de s’y rendre… en maison volante !




La critique

Avant, à chaque nouveau Pixar, on se demandait quand ils allaient rater leur coup. Maintenant, on sait que ça n’arrivera pas, et on se prépare juste à profiter du film. Et ça commence par le suspense habituel : le court-métrage a-t-il réussi à se frayer un chemin jusqu’à votre salle ? Pour la mienne, la réponse était non, mais vous pouvez visionner le court, Partly cloudy, sur Internet. S’il est sympathique, il est loin de leurs meilleurs. Mais passons donc au film. Et à vrai dire, ça commence de façon un peu mitigée. D’un côté, le résumé d’une vie en quatre minutes, un modèle de sensibilité, de poésie, d’émotion, d’humanité, superbe… De l’autre, le décollage de la maison, qu’on a déjà vu dix fois en bande-annonce, plus l’affiche, plus ce qu’on sait du film, se fait pas mal attendre… D’accord, on parle d’un vieux monsieur, qui va lentement, mais on aimerait entrer un peu plus vite dans le vif du sujet.




Mais quand ça décolle, tout le film décolle. Une petite tempête, et nous voilà en territoire sauvage. Et là tout va s’accélérer avec un oiseau géant joueur et un chien qui parle (en fait non, mais vous verrez bien). Et d’autres chiens qui parlent (en fait non, mais vous verrez aussi). Si vous trouviez le film un peu mou avant, pas d’inquiétude, une bonne dose d’action et de délires complets vont vous réveiller. Et si vous trouvez ces gags superficiels, l’histoire continuera de conter l’aventure d’un vieil homme qui doit choisir entre son passé et son avenir, option maison volante en métaphore. Le film conjugue jusqu’au bout cette abondance d’histoire à morale et de gros délires. C’est à la fois sa force et sa faiblesse. Sa force car cela lui donne à la fois du fond et de la forme. Sa faiblesse car les deux ont un peu de mal à s’allier, les passages ayant du fond étant plus lents (mais donc tellement plus lents que les gros délires) et faisant retomber le rythme. Et si la partie délire réserve bien des surprises, la partie vie du vieillard, ses choix, ses doutes, sa canne, ses regrets, sa maison qui vole, manque un peu d’idées originales, et se déroule sans trop de détours… Peut-être les personnes d’un certain âge seront-elles plus sensibles à cette histoire (voilà quelque chose d’inédit : un dessin animé pour les vieux !), mais je ne pourrai personnellement vous le dire que dans une quarantaine d’années (et je doute que vous attendiez jusque là).




Je n’ai pas parlé de la technique puisque, vous vous en doutez, tout est parfait, comme d’habitude. Des beaux plans, des belles scènes d’action, une musique discrète et nostalgique, un oiseau aux couleurs chatoyantes, des centaines de ballons transparents qui font voler une maison, tout est nickel. Le style des personnages est plutôt réussi, même s’il manque un peu d’unité. Réussi en tout cas pour les deux principaux (et le méchant), les personnages secondaires donnant la fâcheuse impression d’avoir été repiqués dans un autre film (comme les Indestructibles, ou, plus bizarre puisqu’il vient du studio concurrent, Monstres contre aliens). Ça donne une petite impression d’avoir manqué un peu de rigueur sur ces personnages, mais comme on ne les voit que très peu, on passera outre. Et pendant qu’on est dans l’habillage, ne manquez pas le générique de fin, tout en collage de souvenirs conjuguant l’histoire du film et le contenu du générique lui-même, la classe mondiale.




Il faut toujours aller voir un Pixar. Parce qu’ils ne font que deux sortes de films : les très bons et les excellents. Là-haut n’est « que » très bon, mais procure déjà une excellente dose de divertissement, avec une histoire assez belle et profonde, qui pourrait bien devenir plus attachante avec le temps. De toute façon, il manque à votre collection de films un long-métrage dont les héros sont un petit vieux, un boy-scout grassouillet, un oiseau zarbi et un chien parlant obsédé par les écureuils. Si ça c’est pas un argument imparable, c’est que vous avez vu trop de films improbables. Alors ne ratez pas celui-là, le savoir-faire Pixar fait à nouveau la différence.

A voir : pour rire et pour être ému
Le score presque objectif : 8,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, le jour où je ne recommanderai pas un Pixar sera un jour funèbre

Sébastien Keromen