Produit par Tim Burton, voici un nouveau film d’animation qui n’est pas fait pour les enfants. Terre dévastée, humanité éteinte, règne des machines, et une curieuse colonie de marionnettes en toile pour faire survivre la conscience humaine.
Numéro 9Titre original : 9
USA, 2009
Réalisateur : Shane Acker
Voix : Elijah Wood, Jennifer Connelly, Crispin Glover, Martin Landau, Christopher Plummer, John C. Reilly (voix en VO respectivement de 9, 7, 6, 2, 1 et 5)
Musique de : Danny Elfman
Durée : 1h20
L’histoire9 s’éveille dans un appartement dévasté. Dehors, tout est mort. Cette petite créature muette va sortir et chercher les réponses à toutes les questions qui se posent, aidé ensuite par 8 autres créatures semblables.
La critiqueLe film d’animation n’a plus de limite technique, et de plus en plus de réalisateurs entendent bien en profiter. Nous voici avec un film de première apparence un peu gentillette, mais qui pourtant nous plonge dans un univers dévasté et désespéré. Ici, l’homme a disparu, exterminé par les machines, et ne reviendra pas. Il n’y a plus âme qui vive, à part celles de ces étranges petites machines numérotées, dont on ne sait pas trop ce qui les fait vivre, d’ailleurs (moteur ? énergie ? pile Wonder ?). Le film est assez court (moins d’1h15 si on enlève le générique), et cela empêche de développer un peu l’univers, et surtout l’histoire, pas si basique mais tout de même trop courte. Cependant, sa durée suffit à laisser une impression assez étrange et nouvelle. Pourtant, on peut compter les inspirations et imitations : combats hommes-machines comme dans
Matrix, petites créatures perdues dans un grand univers comme dans
Arthur et les Minimoys, créatures inventées par un savant génial comme dans
Edward aux mains d’argent… Et malgré cette parenté le film arrive à avoir une ambiance et un univers propre, principalement grâce à ses personnages.
Autant la Terre désolée que traversent les héros est réussie mais classique, autant c’est la personnalité de ces héros qui donne sa saveur au film. Chaque numéro a un caractère différent, et, 9 étant le plus récent, cela ne donne que 9 personnages, dont tous ne survivront pas. On se surprend à les compter régulièrement, d’abord pour voir lesquels on n’a pas encore rencontré, puis pour voir combien il en reste. On rattache le caractère à chaque numéro, on anticipe leurs réactions, on est de tout cœur avec eux. Pourtant, côté design, les créatures sont réussies sans plus, mais l’animation, le doublage, le scénario, ont réussi à leur donner une étincelle de vie très crédible et très attachante.
L’histoire consiste alors à leur faire traverser des dangers et à prendre des décisions, à rechercher des informations. Et chacun aborde l’épreuve avec sa personnalité (qui vient pour chacun d’un aspect de la personnalité de… mais n’en disons pas trop). Vu la durée,
Numéro 9 reste un petit film, qui n’a pas le temps de développer une histoire et une mythologie d’une ampleur suffisante, mais il marque tout de même par un ton assez noir et désespéré, avec lequel contraste l’équipe de drôles de bonshommes qui tentent de s’en sortir. Peut-être plus profond que la première perception qu’on en a…
A voir : pour un petit film qui s’accrochera à votre mémoire
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, pour 1h15 de votre temps, vous allez rencontrer des créatures mémorables
Sébastien Keromen
