Le Concert
Sortie:
04/11/2009
Pays:
France
Genre:
Durée:
2h00 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Le Concert

par: Sebastien Keromen



Les bonnes surprises sont rares au cinéma. Du genre de celles qu’on n’a pas vu venir, du genre film qui payait pas de mine et finalement vous emporte. Ah mince, maintenant que je vous ai prévenu, ça ne sera plus une surprise !

Le Concert
France, 2009
Réalisateur
 : Radu Mihaileanu
Acteurs : Mélanie Laurent, Aleksei Guskov, Miou-Miou, François Berléand, Lionel Abelanski
Durée : 2h00

L’histoire
Andreï Filipov était un grand chef d’orchestre. Mais sa carrière s’est arrêtée il y a 30 ans, quand il a défié le régime de Moscou. Aujourd’hui, une deuxième chance s’offre peut-être à lui. Il suffit d’un peu d’audace, d’une bande de musiciens fêlés, d’une violoniste virtuose… et de la musique de Tchaïkovski.




La critique

Des fois, on a raison d’écouter le bouche à oreille. Et même, mais c’est plus rare, raison de suivre le Label des spectateurs UGC. Parce que sinon on risque de passer à côté d’un petit bijou comme Le Concert. Au départ, le film est à peu près aussi improbable que l’histoire qu’il raconte, et finalement mérite bien le succès qu’il décrit. Un film qui arrive à être dépaysant tout en parlant de chacun, à nous faire rire avec des malheurs, à nous émouvoir, à nous transporter avec de la musique, à nous faire adhérer à tous ses protagonistes. Ça faisait pas mal de temps qu’une séance ne s’était pas terminée par des applaudissements, et je peux vous assurer qu’on a très envie d’applaudir aussi.




Tout commence assez classiquement et crescendo, sur ce chef d’orchestre au rancard qui va essayer de faire engager son orchestre démantelé pour un concert au Châtelet. Si comme moi vous ne supportez pas les malentendus et quiproquos que cette situation pourrait engendrer, rassurez-vous, ça reste minime. Alors après débarque une troupe de russes plus ou moins musicophiles ou musiciens, et plus que moins complètement dingues. L’imprésario qui parle un français aussi compréhensible qu’ahurissant, le gros nounours contrebassiste qui peut jouer avec douceur, le vieux juif et son fils qui profitent du voyage pour faire des affaires… Une galerie de portraits réjouissante et qui n’oublie pas de donner suffisamment de profondeur pour qu’on s’attache, contrebalançant les quelques clichés.


Puis la troupe arrive à Paris. Un joyeux jeu de massacre, qui mélange la réalité sociale à la comédie burlesque, le tout sur un rythme d’enfer et avec une bonne humeur que rien ne peut arrêter. Et à côté, les rôles plus tragiques de Miou-Miou, fragile, et Mélanie Laurent, lumineuse, toutes deux parfaites, pendant que François Berléand et Lionel Abelanski nous font un duo irrésistibles en directeur irascible du Châtelet et en homme de main souffre-douleur. Peut-être tout de même une légère longueur pendant cette période du film, trop de chemins détournés, trop de petits rebondissements attendus, et surtout trop de contretemps pour arriver à ce fameux concert.






Si certains se désolent, à ce point, du peu de place accordé à la musique, qu’ils se rassurent. Le concert final, point d’orgue du film, est plus qu’un bonheur. Presque un quart d’heure de musique non interrompue, jouée de main de maître, tant en musique qu’en jeu d’acteur, filmé de façon passionnante, et apportant à l’histoire un sommet d’émotion auquel personne ne résistera. Je dis souvent que le souvenir d’un film se base surtout sur sa fin (et qu’une bonne fin efface un mauvais début), et là tenez-vous prêt à une fin plus que réussie, une fin qui donne envie d’être dans le film pour applaudir, enfin, après vous êtes essuyé quelques larmes. Un film qui mélange toutes les émotions, qui vous fait vivre avec lui une aventure extraordinaire. Et le plus beau, c’est qu’il suffit d’y retourner pour revivre tout ça !

A voir : pour le rire, pour l’émotion, pour la musique, et pour le final qui vous emportera comme une grande vague musicale
Le score presque objectif : 8,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3 en do dièse, et sans doute même +4 si vous utilisez une clé de fa, en tout cas allez-y !

Sébastien Keromen