Terry Gilliam est maudit. Après des films au tournage catastrophique, après avoir dû arrêter le tournage de son Don Quichotte suite à la hernie de Jean Rochefort, voilà maintenant qu’Heath Ledger est mort pendant le tournage de son dernier film. Remplacé au pied levé par Johhny Depp, Jude Law et Colin Farrell, le film a pu être terminé. Tout ça pour ça ?
L’Imaginarium du docteur ParnassusTitre original : The Imaginarium of doctor Parnassus
Canada, 2009
Réalisateur : Terry Gilliam
Acteurs : Christopher Plummer, Heath Ledger, Johhny Depp, Jude Law, Colin Farrell, Tom Waits, Verne Troyer
Durée : 2h00
L’histoireLe docteur Parnassus est immortel, car il a fait un pacte avec le diable. Mais ce pacte lui impose de livrer sa fille à ses 16 ans, dans 3 jours. Un mystérieux inconnu, Tony, pourra peut-être la sauver…
La critiqueTerry Gilliam a une imagination débordante. Et une invention visuelle incroyable. Et souvent c’est tout ce qu’il y a à sauver dans ses films. Et encore une fois, comme
Le Baron de Münchausen ou
Les Frères Grimm, seul l’aspect visuel sert d’excuse au film. Pour le reste, le scénario ne présente aucun intérêt, les personnages sont plats, et le tout est très ennuyeux. Même pénible, par moment, quand tout le monde s’agite sans raison, alors que le spectateur n’a toujours pas compris le début du commencement de ce qu’on essaie de raconter (et d’ailleurs n’aura pas compris, à la fin, quel intérêt pouvait avoir cette histoire). Les motivations des personnages sont mystérieuses ou simplistes, les rebondissements n’apportent pas grand-chose, les inventions visuelles sont gratuites, et le tout apporte moins d’émotion qu’un feu d’artifice.
N’espérez pas sauver le film par les acteurs, qui sont assez irritants, peu aidés par des maquillages grotesques. La vision graphique arrive à donner un univers et un ton au film, mais il manque vraiment trop de s’intéresser à tout ce qui se passe pour que le ramage ressemble au plumage. Un affrontement avec le diable en personne sans qu’on arrive à deviner quelle leçon on est censé en tirer, quelle qualité morale nous fera gagner ou perdre, c’est quand même fort de café. Si certains sont des inconditionnels de Terry Gilliam et ont aimé tous ses autres films, peut-être aimeront-ils aussi celui-ci, mais à part pour eux je ne vois pas comment recommander ce film. Je ne suis pas un fan de l’expression « une belle boîte vide », mais ici elle s’adapte parfaitement.
A voir : pour les images, et uniquement pour les images
Le score presque objectif : 5,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -2, je décline toute responsabilité sur l’ennui que vous ressentirez si vous allez le voir
Sébastien Keromen