Avatar
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Sortie:
16/12/2009
Pays:
USA
Genre:
Durée:
2h40 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

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par: Sebastien Keromen

C’est incroyable, mais James Cameron n’avait pas fait de film depuis 12 ans. A-t-il bien fait d’attendre ? Son retour est-il au niveau de sa légende ? Les échos ultra positifs sont-ils justifiés ? Les hommes bleus sont-ils des schtroumpfs qui ont mangé de la soupe ? Vous le saurez en lisant la critique de l’événement de cette fin d’année

Avatar
Titre original : Avatar
USA, 2009
Réalisateur
 : James Cameron
Acteurs : Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver, Michelle Rodriguez, Giovanni Ribisi
Musique de : James Horner
Durée : 2h40

L’histoire
Jake Sully est un ancien marine, paralysé des deux jambes. Son arrivée sur la planète Pandora pour participer à une expérience va lui permettre de remarcher par l’intermédiaire d’un avatar. Mais son aventure en tant qu’avatar va l’emmener bien plus loin




La critique

La vache. La claque. Pourtant, c’est pas comme si on l’avait pas vu venir. Rumeurs élogieuses, extraits soufflants, critiques dithyrambiques, on ne pouvait qu’être déçu après une telle attente. Mais non. Cent fois non. Avatar est un film incroyable, qui va vous soulever et vous emporter dans son monde pendant 2h40 qui passent en un clin d’œil, pour une aventure inoubliable. Une aventure d’une telle richesse qu’on a l’impression qu’absolument tout ce qu’on trouve dans un film y est présent. Jugez plutôt. Il y a de l’aventure, des vaisseaux spatiaux, du rire, des larmes, des combats, des scènes d’amour, des scientifiques, de politiciens, des militaires, des monstres, des robots, des extra-terrestres, des gentils, des méchants, de l’écologie, du racisme, du colonialisme, l’extermination des incas et des indiens d’Amérique, de l’optimisme, des images de synthèse, des planètes incroyables, de la cryogénisation, des handicapés, des poursuites sur terre et dans les airs, des résistants, l’apprentissage de l’autre, un rite d’initiation, l’ouverture à d’autres cultures, du caritatif, de l’espoir, du désespoir, des écrans holographiques, des animaux à qui on se connecte, des plantes qui parlent, et sans doute un raton-laveur mutant que je n’ai pas reconnu.
Si cette liste vous donne l’impression que le film est dense, vous avez raison, le rythme ne s’arrête pas une seule seconde. Si cette liste vous donne l’impression que le film est fourre-tout, vous vous mettez le doigt robotique dans l’œil (et ça doit faire mal), car tout ça s’inscrit dans une histoire qui, si elle repose sur des bases classiques, est parfaitement menée, originale, et à laquelle vous accrocherez dès le début. Elle a de plus le bon goût de ne pas laisser deviner d’avance tout ce qui va se passer, et on se laisse bercer par les personnages qu’on suit à la trace.




Puisqu’on parle de personnages, parlons des Na’vis. Ils vous ont semblé bizarres sur l’affiche, ou dans la bande-annonce ? Aucune importance. Dès la première minute vous aurez envie d’en connaître un personnellement. Leur création en images de synthèse est absolument parfaite, je vous mets au défi de repérer ne serait-ce qu’une seconde où ils n’ont pas l’air totalement vrais. Sans oublier qu’ils sont la grâce et la beauté incarnée, avec un côté animal qui vous fera craquer. Et ce qui convainc d’autant plus, c’est tout leur univers qui a été créé pour ce film. Une planète, une langue, une flore, une faune, une religion, des coutumes, des aptitudes, un caractère, dans la lignée des tribus restées proches de la nature. Après un début du film dans le béton de la civilisation, leur planète infiniment luxuriante donne envie d’y rester à jamais, et la beauté des images devrait bien vous arracher quelques larmes d’émotion. Dans tout cet environnement, impossible de savoir ce qui est vrai et ce qui est image de synthèse, là aussi tout est parfait. Pour ne pas y revenir, je le dis une fois pour toute : toute la technique de ce film est parfaite. On n’en attendait pas moins de James Cameron, mais il a rempli son contrat.




Parlons de la 3D, dont le film est le porte-étendard. Rappelons d’abord que la 3D ne rendra jamais bon un mauvais film, et son absence ne rendra jamais mauvais un film bon en 3D. Cela dit, Avatar fait un usage superbe de la 3D, renforçant le réalisme des vues, jouant non pas sur quelques plans mais sur des scènes qui s’étendent sur toute la profondeur, avec des mouvements de caméra déjà bluffants en 2D. Alors bien sûr les lunettes ont tendance à glisser un peu sur le nez pendant les 2h40, bien sûr à certains moments l’effet 3D a tendance à avoir l’air transparent ou flou, et quand ça va vite des fois on ne suit plus. Mais si vous avez l’occasion, cette 3D est tellement belle qu’il faut en profiter !
Mais je n’ai pas encore insisté sur le point fort du film (oui, jusqu’à maintenant, c’était pas particulièrement le point fort) : l’émotion. On attendait Cameron à la technique, il y est, on ne savait pas trop s’il réussirait le reste (même si depuis Titanic on sait qu’il sait faire aussi), et il nous livre un film qui va mettre votre cœur sur des montagnes russes, option triple looping. Entre scènes de jubilation pure, de liberté, de victoire, et scènes de tristesse, de carnage, de désolation, sans oublier les scènes de rêve et d’enchantement, tout le film a une force émotionnelle à peu près aussi soutenue que son rythme. Grâce aux décors et à l’univers, comme déjà dit, mais bien sûr aussi grâce aux acteurs et à leurs rôles. Chaque personnage est assez travaillé, dans un registre de cliché qui n’est pas qu’un cliché et va dépasser ses aspirations premières. Les acteurs incarnent parfaitement ces personnages, que ce soit sous forme humaine (on retrouve avec plaisir Sigourney Weaver qu’on ne voit plus si souvent sur les écrans) ou sous forme de Na’vi, où le jeu des acteurs est transposé dans l’animation avec une précision impressionnante, sans oublier leurs performances vocales à la limite du sublime, et qui font beaucoup pour l’affection qu’on leur portera.




N’oublions pas la musique, qui arrive sans forcer à mêler de la musique symphonique, de l’ethnique, du futuriste et du new age. Une grande réussite pour James Horner, qui finira de sublimer les scènes qui déjà vous emmenaient haut. Un emballage parfait, un contenu à haute teneur émotionnelle et passionnant, de l’action, de la romance, de la découverte, du rêve, une envie d’aller se promener dans la nature à dos de cheval, une envie de sauver la Terre, une envie de s’envoler, une envie de retourner voir le film… L’ambition combinée d’un Star wars et d’un Seigneur des anneaux (qu’il rappelle par la qualité et l’ampleur de ses combats), la subtilité de Danse avec les loups, le combat du bien contre les forces de l’argent, comme dans Aliens, l’ouverture d’esprit de Pocahontas, on pense à tous ces films mais sans sentir de copie ou de plagiat, juste de thèmes communs qu’Avatar s’est parfaitement approprié. Le tout dans une quasi-perfection, sans défaut majeur (et ne me demandez pas les défauts mineurs, faudrait que je réfléchisse trop longtemps). Après vous avoir fait vibrer pendant 2h40, le film ne vous laissera pas sortir indemne, et ses images vous accompagneront encore… jusqu’à votre prochain séance sur Pandora.

A voir : sans faute, absolument, et sans délai
Le score presque objectif : 9,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, +3, +3, +3, ce qui fait +12, comme dans « ALLEZ-Y !!!! »

Sébastien Keromen