Océans
Sortie:
27/01/2010
Pays:
France
Genre:
Durée:
1h45 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Océans

par: Sebastien Keromen

Jacques Perrin avait réinventé, en 1995, le documentaire animalier avec Microcosmos. Cette fois, il vous emmène sur et dans l’océan pour un voyage incroyable, qu’on ne pourra bientôt peut-être plus faire.

Océans
France, 2010
Réalisateur
 : Jacques Perrin, Jacques Cluzaud 
Musique de : Bruno Coulais
Durée : 1h45

L’histoire
L’océan, ses créatures, ses fonds marins, sa vie, son avenir menacé




La critique

Un documentaire au cinéma, c’est toujours la promesse d’images époustouflantes, mais aussi souvent d’un film un peu pompeux et ennuyeux. Sans être parfait, Océans assure largement sa part spectaculaire, sans ennuyer, même s’il y a par moments des petites baisses de régime (qui seront peut-être différentes pour chacun selon ses animaux préférés). Expédions d’abord l’emballage : le commentaire, dit par Jacques Perrin, a le bon goût d’être assez discret. C’est son seul bon goût car il est assez plat et faussement inspiré, débitant quelques considérations générales sur la vie sauvage, plutôt que de nous présenter les animaux à l’écran. Là, c’est clair, si vous ne connaissez aucune créature marine, vous ne serez pas plus avancé après. Aucune mention d’aucun nom d’aucun animal, c’est un peu dommage, et vous risquez de tomber dans une séance, comme j’avais eu pour Microcosmos, où un gamin demande toutes les 40 secondes à sa maman : « C’est quoi, ça ? ». Par contre, les animaux sont relativement courants, et si vous vous y connaissez un peu en faune marine, ça ne devrait pas trop vous gêner. La musique est à nouveau de l’excellent Bruno Coulais, mais moins en forme que d’habitude. Elle est en général assez plate et pas terrible. Parfois elle semble tendre vers une mélodie qui va être superbe… mais finalement non. Vraiment dommage, tant la musique a d’importance pour l’expérience complète d’un documentaire.




Mais venons-en donc aux animaux. Dans l’ensemble, vous n’avez jamais vu ça. Les images sont de toute beauté, et certaines sont totalement inédites. On y voit l’eau de l’océan dans son immensité et son immense beauté. On y voit des animaux qu’on voit rarement en mouvement, comme les narvals, les marlins ou les raies manta. Et jamais on n’avait vu les créatures marines d’aussi près et on n’avait eu l’impression de suivre leur vie d’aussi près. C’est vraiment un sentiment qui n’est pas permanent mais qui vous prendra plusieurs fois : l’impression non seulement de voir l’animal, mais de le voir vivre, de comprendre ce qu’il est en train de faire. A ce titre, les images par exemple du jeune phoque qui n’a vraiment pas l’air de vouloir rentrer dans l’eau glacée, ou de l’iguane regardant une fusée qui décolle à l’horizon, devraient vous marquer. Pour une fois, on ressent presque ce que ressent l’animal, on suit sa logique, son objectif. Plusieurs scènes donnent ainsi une impression de communion avec la nature rarement rencontrée dans les autres documentaires. Signe des temps, le film, contrairement à Microcosmos et Le Peuple migrateur, se termine par un cri d’alarme sur le devenir des océans, suite à la pollution ou à la pêche barbare, quelques scènes assez dures à l’appui, et un rappel des espèces marines déjà disparues. Et d’un joli générique où on aurait aimé qu’on nous précise quels poissons jouaient le rôle des poissons. Au final, Océans est un peu inégal, comporte quelques passages assez classiques et une musique à la traîne, mais vous réserve des images et scènes qui vous donneront le frisson de toucher à la nature. Et quand la nature c’est le bleu des océans et ses créatures fantastiques, ça ne se refuse pas.

A voir : pour des scènes qui vous marqueront
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, les quelques regrets n’enlèvent rien à ces moments de grâce où vous êtes en osmose avec ce que fait un dauphin ou un crabe

Sébastien Keromen